S’il n’a pas connu la réussite sur le circuit de Charade, lors de ses trois participations au Grand-Prix de France de Formule 1, Jacky Ickx le doit d’abord à la défaillance du moteur de sa Ferrari 312B … En 1970, en effet, le Belge auteur d’une nette pole position en 2’58’’22, survolait le début de course et semblait parti vers la victoire lorsque sa mécanique rendit l’âme… La fragilité chronique du bloc Ferrari lui coûta cette année-là le titre de champion du monde à l’issue d’une saison qu’il avait globalement dominé. Auteur de trois victoires (Autriche, Canada, Mexique) sur les treize grand-prix du calendrier mais ayant du abandonné à sept reprises, il échoua finalement 5 petits points derrière le couronné mais défunt Jochen Rindt. « C’est mieux ainsi, je suis soulagé, je n’aurais pas aimé être couronné dans ces circonstances » déclara-t-il après son retrait lors du Grand-Prix des Etats-Unis qui assurait le titre à l’Autrichien, décédé sur le circuit de Monza un mois plus tôt. Certains prétendirent alors que les mécaniciens de la Scuderia n’avait rien trouvé de défectueux sur la voiture de leur pilote numéro un.

Jacky Ickx sur le podium

Lors de ses apparitions sur le circuit des Monts d’Auvergne, « Monsieur Le Mans » joua à chaque fois les premiers rôles. Son duel homérique avec Jean-Pierre Beltoise en 1969, jusqu’à l’ultime virage, demeure l’un des haut faits des grand-prix clermontois. Au volant d’une Brabham, très inférieure aux Matra de Stewart (le vainqueur) et de son équipier Beltoise, il fit des prouesses pour se hisser sur le podium, quelques jours seulement après avoir signé son premier succès sur le circuit de la Sarthe. Cette saison-là, à seulement 24 ans, le Belge termina le championnat du Monde à une prometteuse deuxième place dans le sillage de l’intouchable Stewart. Pour tous les spécialistes, il s’annonçait comme la future étoile de la discipline.

69, 70, 72

Enfin en 1972, lors d’une course largement dominée par les monoplaces chaussées par Good Year, il fut longtemps le meilleur représentant de Firestone au volant de sa Ferrari, pointant un temps à la troisième place, avant de connaître une crevaison fatale. Quatre semaines plus tard, il remportait le Grand-Prix d’Allemagne sur le plus sélectif des tracés, le Nürburgring, à l’issue d’un véritable cavalier seul. Cette victoire, comme d’autres exploits réussis dans le massif de l’Eifel lui valut le surnom honorifique de « Ringmeister ». Son habileté sous la pluie lui procura aussi celui de « Rainmaster ». Pas mal pour un seul homme…