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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Il n’y a plus d’hiver mais pneu importe

Dès le 1er novembre, les automobilistes devront s'équiper de pneus neige sauf à enfreindre la loi. Et même s'il n'y en a pas besoin...

On pourrait croire à un mauvais gag. Pourtant un arrêté a bel et bien été pris le 20 septembre dernier par le préfet qui rend obligatoire les pneus neige, ou des chaînes, dans l’ensemble du département du Puy-de-Dôme, y compris pour les déplacements urbains entre le 1er novembre et le 31 mars ! Tous les véhicules quatre roues sont concernés. La décision, valable dans 48 départements français, ulcère évidemment les automobilistes qui se demandent sur quelles données elle s’appuie. Ne serait-ce pas, en premier lieu, sur l’incapacité des services publics à gérer désormais correctement le moindre épisode d’intempérie hivernale ? Face à ce constat, les pouvoirs publics ont sans doute estimé qu’il valait mieux imposer que de faire face à leur propre incompétence.

Le blanc se fait rare

Combien de fois l’entend-on chaque année. « Il n’y a plus d’hiver ». Une affirmation populaire qui s’appuie sur le bon sens et le souvenir des anciens. Celui de saisons marquées. Rappelons-nous 85 et 86, pour ne pas remonter aux années 50 : une ville blanche, avec de la neige sous les chaussures, du verglas sur les trottoirs durant plusieurs semaines. C’était au XXe siècle.

Depuis quelques années, les flocons se font rares, même en moyenne montagne. A Clermont, la neige est devenue une exception, voire un souvenir. Un phénomène que l’on nous dit lié au fameux réchauffement climatique. Les scientifiques s’accordent d’ailleurs pour convenir que, hélas, les séquences froides vont devenir de plus en plus rares.

Dépenses supplémentaires

C’est pourtant le timing choisi par les responsables pour sortir de leurs manches cette décision incompréhensible et rétrograde (elle aurait peut-être été justifiable il y a trente ans). Et qui, en aucun cas, ne prend en compte les conséquences pour les citoyens, déjà essorés par la hausse continuelle des sources d’énergie, gaz et électricité, en particulier. Elle s’ajoute également à l’obligation des contrôles techniques, déjà fort onéreux et imposés dorénavant tous les deux ans. Les dépenses que les propriétaires de véhicules devront consentir pour s’équiper ont toutes les chances de se révéler inutiles. Il restera encore, à ceux qui ne possèdent pas de garage fermé, à trouver un endroit pour stocker leurs enveloppes hivernales.

Pas de jaloux

Découlant de la loi dite Montagne II, la mesure laisse toutefois aux préfets le choix de définir les zones concernées dans chaque département. Dans la Loire, le Rhône, la Drôme, pour en rester à notre région, seules certaines routes seront ainsi soumises à la contrainte. En élève zélé de la Macronie, ou peut-être pour ne pas se compliquer la vie, le préfet du Puy-de-Dôme a choisi de mettre tout le monde dans le même sac : en plaine, en moyenne montagne, dans l’espace urbain, tous et partout devront se soumettre. Même si l’hiver prochain ne nous réserve pas la moindre séquence blanche, même s’il n’y en a pas besoin. Un exemple éloquent de ridicule bureaucratique et d’inadaptation aux réalités du terrain qui fait des automobilistes les dindons d’une mauvaise farce.

 

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À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

2 Commentaires

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  • Je l’avais déjà mentionné, mais depuis son arrivée dans le Puy-de-Dôme, notre préfet Chopin nous joue une bien piètre musique. A l’instar de sa décision d’obliger le masque pour les villes de plus de 9 000 habitants en 2020 – quid de la circulation du virus entre Clermont-Fd et Cébazat ! lol – il n’a toujours pas accordé son instrument pour nous exécuter une partition sans fausse note.
    Il est vrai que ce Monsieur disposant d’une voiture de fonction et d’un chauffeur pourra toujours inclure ces nouvelles dépenses liées à ses déplacements, aux frais de la Préfecture.
    Quant à nous, et bien ce sera toujours notre pouvoir d’achat qui en fera… les frais !

  • Là,on est vraiment dans le top ten du grand n,importe quoi,je dirais même d’un état proche d’un appauvrissement neuronal chez ces soient disant politiciens « macroniques » pour ne pas dire »neuromacroniques chroniques » () et pas que , malheureusement et qui en plus ont fréquenté l’ENA et autres grandes écoles…c’est sans doute pour cette raison que les neurones en question sont à présent incapables de prendre des décisions cohérentes !

    Pour ma part je dois changer mes pneus . Donc,par réaction et contestation je vais en rester aux pneus dits classiques !!

    On en a plus que marre d’obéir à des guignols irresponsables dont l’incohérence est le seul credo aux fins de nous prendre,tel que tu l’as à fort juste titre souligné, pour les « dindons de la farce » (sic).

    Un petit Hello au passage cher Marc et bonne semaine à toi.
    Xavier.

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