Les morts sont des héros, avant de glisser irrémédiablement vers l’oubli. Bernard Tapie, individu pour le moins controversé de son vivant, n’a pas échappé à l’hommage post mortem, à la glorification dans un quasi consensus. Il ne lui a guère manqué que la sanctification, accordée, il est vrai, avec davantage de parcimonie.
Qu’importe l’affaire VA-OM, qu’importe si la victoire est sulfureuse… L’homme ne s’embarrassait guère de ses contemporains lorsqu’il reprenait une entreprise, lorsqu’il licenciait à tour de bras. La réussite à tout prix. Mais, visiblement, c’est d’un autre visage dont il convient de se souvenir à l’heure de l’unanime célébration, orchestrée par des médias qui n’ont guère le sens de la mesure et dont la capacité d’oubli se révèle à géométrie variable. Exiger de la nuance en pareille circonstance serait-il malvenu ? Est-ce du complotisme que de faire preuve de mesure et de discernement ? Paix à l’âme de celui qui s’en va.
Un ami des animaux ? Ah bon…
Lundi dernier, Emmanuel Macron visitait un refuge animal à six mois du premier tour de l’élection présidentielle. Une initiative à mettre en perspective avec les résultats d’un sondage révélant que près de la moitié des Français serait sensible aux mesures concernant le « droit » des animaux au moment du scrutin. On aurait toutefois préféré que le Chef de l’Etat se montre moins réceptif aux demandes de ses amis chasseurs ou encore qu’il s’engage sur la question de l’élevage industriel plutôt que de caresser quelques chiens et chats dans le sens du poil.
Z comme Zemmour
L’homme qui monte dans les enquêtes d’opinion, c’est évidemment le toujours pas candidat Eric Zemmour. Il doit donner des cauchemars à Marine Le Pen, sur le point d’être débordée, et à Xavier Bertrand et ses concurrents de la droite « traditionnelle ». Le trublion va-t-il imposer le thème de l’immigration comme la priorité absolue à l’heure du débat présidentiel ?
Au-delà de l’actuel phénomène (jusqu’où ? jusqu’à quand ?), le fameux plafond de verre, qui limitait jusqu’ici les ambitions du Rassemblement National, risque fort de le rattraper à son tour. A l’issue de l’élection du printemps prochain, la percée zemmourienne pourrait toutefois entraîner un grand chambardement et une recomposition de la droite.
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