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ENSACF, ex Hôpital Sabourin / Photo 7 Jours à Clermont
ENSACF, ex Hôpital Sabourin / Photo 7 Jours à Clermont
Vendredi Vie publique

Et si l’on arrêtait de démolir systématiquement pour construire ?

Du 5 au 7 novembre, Clermont va accueillir la 5e biennale du Réseau des maisons de l’architecture. L’événement gratuit et accessible à tous va permettre d’ouvrir le débat de la construction de demain dans un monde en pleine mutation.

Durant trois jours, la ville de Clermont va porter les couleurs de l’architecture en étant le théâtre de nombreuses animations qui traiteront du thème « appropriation / ré-appropriation ». La manifestation va rappeler l’importance de l’architecture dans le quotidien en s’appuyant notamment sur l’exemple du dynamisme architectural développé actuellement dans la métropole Clermontoise. Comme l’explique Anne-Sophie Kehr, présidente du RMA, Réseau des maisons de l’architecture « La 5ème biennale se veut le reflet d’un questionnement de société, augmenté de cette prise de conscience récente : comment construire demain, comment faire avec le déjà-là, comment se réapproprier nos espaces délaissés de la ville, comment transformer, adapter, comment résider et habiter dans un monde en totale mutation ? » Il est vrai que ces questions ont pris un sens tout particulier durant les récentes périodes de confinement qui ont montré que l’on pouvait changer de mode de vie en se réappropriant son habitat, parfois au prix de quelques réaménagements. « Il faut redonner sa vraie mission à l’architecture en développant son lien au territoire » précise Anne-Sophie Kehr « L’architecture, plus que jamais, doit être en mesure d’accompagner l’humanité dans le changement existentiel qu’elle doit accomplir ».

Et si l’on arrêtait de démolir systématiquement pour construire ?

Aujourd’hui le développement des villes ouvre de nombreuses questions. Faut-il limiter l’extension horizontale pour protéger les terres agricoles ? Comment conserver l’humanité des villes quand elles deviennent de plus en plus verticales ? Comment accueillir les nouveaux habitants en particulier ceux qui vont abandonner les zones dortoir pour limiter leurs déplacements ? Comment conserver le patrimoine historique ?… L’urbanisme n’est pas chose facile et impose parfois des choix qui ne sont pas toujours compris par des citoyens qui n’ont pas de vision globale. Un des éléments de réponse se trouve sans doute dans l’exposition phare de la biennale « Un bâtiment, combien de vies ? La transformation comme acte de création ».

Le choix de Clermont

Si le RMA a choisi Clermont pour organiser sa 5e biennale ce n’est pas par hasard. La capitale auvergnate possède un patrimoine architectural qui, depuis longtemps, l’a poussé à favoriser le changement de destination des bâtiments existants, une tendance qui se poursuit encore aujourd’hui. La transformation de l’ancien Hôpital Sabourin en école d’architecture, l’installation de la Comédie dans le bâtiment de l’ancienne gare routière ou encore la construction de la bibliothèque métropolitaine dans l’ancien Hôtel Dieu, en sont de très bons exemples. Le thème « appropriation / ré-appropriation », qui renvoie à l’idée de construire la ville sur la ville est un enjeu contemporain que Clermont-Ferrand a toujours pris en compte et qu’elle continue de privilégier à travers des projets portant sur la transformation du bâti existant. Cependant la ville doit aussi gagner en densité ce qui conduit parfois à la réalisation de programmes qui font fortement grincer les dents. Le Carré Jaude 2 ou le programme développé sur les anciens terrains de l’Hôtel-Dieu remplissent la fonction mais impactent fortement le paysage au grand dam des «anti-béton». Ces deux cas précis donnent le sentiment que le « geste architectural » prôné par les dogmes de la profession et les bonnes intentions doivent s’effacer pour donner la priorité à la rentabilité des mètres carrés, rentabilité employé dans ce cas dans tous les sens du terme.

Pour connaître le programme complet dela biennale : cliquez ici

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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