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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Et si le printemps n’était qu’une illusion ?

La mi-mai doit marquer le "début de la sortie de crise" nous a-t-on indiqué lors d'un récent discours présidentiel. On aimerait le croire. Pourtant, malgré les dernières annonces gouvernementales, la situation incite plutôt au scepticisme.

Après les frissons d’avril, le mois fripon et frétillant, mai surviendra que l’on dit joli. Mai avec ses ponts et son brin de muguet, mai comme une renaissance, un regain, une délivrance, une ivresse d’impressions, de sentiments et d’envie. Mai, indispensable et réparateur, annonciateur, aussi, de l’été et des vacances.

Mai 2021 risque pourtant de ressembler à s’y méprendre à celui qui l’a précédé. Et le printemps, une fois encore de nous échapper. Printemps couvre-feu, printemps contraintes, printemps désolant. Une saison masquée quand tout nous incite à respirer et à retrouver enfin le goût d’une liberté trop longtemps volée.

Interminable séquence

Dans cette nouvelle interminable et éprouvante séquence, les autorités nous appellent à des efforts supplémentaires, tout en nous promettant, une fois encore, la sortie du tunnel. Mais ne serait-ce pas plutôt aux Français de demander un effort à ceux qui sont aux manettes et n’ont pas brillé jusqu’à présent par leurs décisions et leur sens de l’organisation ?

Un coup d’œil aux pays qui nous entourent, nos voisins, nous apprend que nous n’appartenons certainement pas aux meilleurs élèves de la classe européenne. Sans évoquer, évidemment, d’autres contrées plus lointaines qui retrouvent peu à peu leurs habitudes, sans s’être tout à fait débarrassés de la hantise de l’épidémie. Ce tour d’horizon devrait inciter nos responsables à faire preuve de davantage d’humilité, à défaut, peut-être, de reconnaître leurs erreurs, ce qui se fait rarement en politique.

Un verre pour oublier

N’a-t-on pas entendu notre cher président nous annoncer pour le 15 mai, un «début de sortie de crise » ? Il suffirait donc, désormais, de compter les jours et de croiser les doigts, tout en se félicitant de cette délicieuse perspective. Le printemps finirait-il par arriver, même sérieusement amputé de ses deux premiers mois ? Ah qu’il fera bon fréquenter les terrasses des cafés et boire un café ou un demi, ne serait-ce que pour oublier…

La belle saison, déjà, est à la fenêtre, les jours défilent et le scepticisme est de rigueur. Serons-nous vraiment débarrassés du couvre-feu, qui n’est rien d’autre qu’un confinement, au moment de La Pentecôte ? Pourrons-nous revoir nos amis et profiter des plus belles soirées de l’année ? La situation de l’épidémie, les retards à l’allumage de la campagne de vaccination pas plus que les promesses de nos responsables ne nous incitent à faire preuve d’optimisme. Et si le printemps n’était qu’une illusion ?

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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