Il évoque volontiers les premières séances du festival du Court-Métrage au tout début des années 80 dans l’amphi Gergovia de la fac des lettres. A l’époque, il arrivait tout juste à Clermont, avec sa fiancée, depuis Brioude où il effectuait des études au lycée agricole. Des radios libres jusqu’à Canal +, Eric Roux a tracé son chemin. Un itinéraire désormais lié à la cuisine, une activité humaine qu’il appréhende d’abord comme « un fait social ». Très loin de la vision des Top Chef ou Master Chef au succès cathodique et à l’intérêt discutable.
Depuis peu, celui qui considère Clermont comme sa « ville de cœur » est devenu président de Sauve Qui Peut le Court-Métrage, l’association organisatrice du fameux festival international. Une fonction à laquelle il a succédé à Jean-Claude Saurel. « Il ne faut pas voir cela comme un simple changement d’individu. En fait, c’est le conseil d’administration, dans son ensemble, qui a évolué » explique-t-il. Depuis son origine, en effet, le festival est une œuvre collective où l’on aime pas trop les têtes qui dépassent et où toutes les décisions se prennent en équipe.
Affaire de rencontres
Dans la vie d’Eric Roux, les opportunités sont généralement affaire de rencontres. Celle du journaliste de La Montagne Daniel Martin lui a entrouvert les portes de Radio Puy-de-Dôme, devenue Radio France Bleu Pays d’Auvergne. Celle de Jean-Pierre Coffe, plus tard, l’a amené jusqu’à Canal +. « Là encore, j’ai eu l’occasion de mieux connaître l’équipe de permanents de Sauve qui Peut lors du festival 2018, à travers la rétrospective « Tous à table » pour laquelle on m’avait demandé d’écrire un éditorial. Cela, de toute évidence, a été l’élément déclencheur » souligne-t-il. Elu président pour un mandat de trois ans, Eric Roux devra évidemment remplir la mission de représentation et d’ambassadeur. Celle qui oblige à serrer les mains, tenir des discours et ingurgiter quelques petits fours au passage. Cela fait partie intégrante de la fonction. « Mais le conseil d’administration se doit aussi d’être au soutien des permanents, de les accompagner dans une période particulièrement difficile pour le monde de la culture. Je ne suis pas simplement là pour figurer dans le décor, c’est une sacrée responsabilité. A l’heure actuelle, nous nous réunissons d’une à deux fois par semaine pour imaginer un avenir lourd d’inconnus. »
Un festin à préparer
Eric Roux a d’autres fers au feu. Parmi lesquels la création- toute récente- de l’association « L’Etonnant Festin », née de l’événement organisée à Clermont lors de la Fête de la gastronomie 2019. « Ceux qui ont fabriqué la manifestation ont souhaité se regrouper afin de poursuivre le projet. L’association est à la fois un centre de ressources, un laboratoire, un éditeur et un producteur d’événements. J’en suis l’animateur non rémunéré » précise-t-il. L’édition du Solide almanach nourricier de Clermont Auvergne, qui devrait être publié fin novembre, sera la première réalisation. L’organisation d’un grand événement autour du thème « goûter notre paysage » est aussi à l’ordre du jour. « L’Etonnant Festin, à sa façon, veut raconter la multiplicité de ce territoire. L’alimentation, si on la prend comme fait culturel, peut être un vecteur formidable dans le cadre de la candidature de Clermont comme capitale européenne de la culture » estime Eric Roux. Le nouveau président du Festival du court métrage…
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