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Eric Fottorino / Photo 7 Jours à Clermont
Photo 7 Jours à Clermont
Culture

Eric Fottorino : « quand la curiosité est là, les préjugés s’en vont »

Eric Fottorino, cofondateur de l'hebdomadaire le 1 est passé dans la métropole à l'occasion de la parution d'un numéro spécial en partenariat avec Clermont-Ferrand Massif central 2028. Entre une table ronde et une rencontre à la librairie Les Volcans, il a répondu à nos question à propos de la candidature de Clermont au titre de Capitale Européenne de la Culture.

Cette semaine l’hebdomadaire le 1, a publié son numéro 444, un « deux en un », avec une partie intitulée Les nouveaux visages de la culture en partenariat avec Clermont-Ferrand Massif-central 2028. On peut y lire un édito d’Eric Fottorino, directeur de publication et de nombreux articles évoquant la vie culturelle clermontoise liée à la candidature à la Capitale Européenne de la Culture à travers ses actions et ses acteurs : Olivier Bianchi, mais aussi Cécile Coulon ou Patrice Chazottes. Dans cette publication, il est question des comportements et des préjugés qui encombrent bien souvent la consommation culturelle et sèment le doute quant à la capacité de Clermont à décrocher le titre en 2028.

 7Jours à Clermont : Quatre villes sont encore en lice pour 2028, pourquoi avez-vous choisi Clermont ?
Éric Fottorino : Nous avions déjà travaillé avec Patrice Chazottes et le Centre Pompidou par le passé et nous savions comment il appréhende ces questions de culture, d’ouverture… sa manière de faire tomber les murs, de faire rencontrer des gens très différents. C’est une approche que nous aimons, un peu comme celle du 1 depuis sa naissance. Nous créons des ponts là où il y a des obstacles et nous essayons de faire se rencontrer le savoir sensible des écrivains, des poètes, des artistes et le savoir savant des philosophes, des économistes, des spécialistes géopolitiques ou d’autres sujets ardus.

7JàC : Etablissez-vous souvent ce type de partenariat ?
E.F : Non. En fait nous n’avons pas beaucoup de partenariats. 7 ou 8 chaque année, essentiellement avec des institutions culturelles : le quai Branly, les Subsistances à Lyon…

7JàC : Et qu’est ce qui vous a motivé ?
E.F : Nous aimions bien cette approche incarnée à travers une candidature qui pouvait paraître improbable parce que, en effet, c’est celle d’une ville enclavée, au centre de la France, au milieu de ses volcans. Il y avait justement des préjugés… Cela doit être un trou perdu… qu’est ce qui se passe à Clermont-Ferrand ? Et nous avions envie de montrer que la ville et la région étaient le vivier de beaucoup d’initiatives, de beaucoup d’ouvertures. Quand le projet 2028 c’est précisé, nous nous sommes dit : pourquoi ne pas accompagner cette ville ?  Tout en restant très indépendants éditorialement nous avons fait ce numéro pour montrer ce que peut-être cette candidature.

7JàC :  A Paris, quelle est, aujourd’hui, l’image de Clermont ?
E. F : Quelquefois les gens s’arrêtent à peu de chose. Le train par exemple : il n’y a pas de TGV donc la ville serait plus loin que des villes qui sont encore plus loin mais avec le TGV… Marseille, Bordeaux. Ce type de préjugé est encore présent. On parle d’Auvergne, de France profonde… mais en fait ce qui est excitant à faire, c’est de montrer que ces préjugés là ne sont que des préjugés de surface et ne reflètent pas la réalité.  Dès que l’on gratte un peu, on le voit bien : la Scène Nationale, la librairie Les Volcans, mille formes… de grands spectacles vus à Paris sont rodés à Clermont. Je pense que le tout est d’avoir de la curiosité, car quand la curiosité est là, les préjugés s’en vont.

7JàC : Selon vous les chances que Clermont devienne Capitale de la Culture en 2028 sont-elles bonnes ?
E. F : J’avoue que je ne me suis pas plongé dans les règles institutionnelles, dans les critères du jury, cela m’échappe un peu, j’ai donc du mal à dire « oui, Clermont va aller au bout ». En revanche, le jury va venir ici et je pense que les membres peuvent être surpris en bien. Peut-être ont-ils, eux aussi, des préjugés, en ce disant que Clermont est au centre de la France, que c’est un trou perdu… et ils verront toute la modernité qui repose à la fois sur une longue histoire mais aussi sur la volonté de changer le regard, d’être ouvert sur beaucoup de champs culturels. Je pense que cela va les étonner parce qu’une ville comme Montpellier par exemple, qui présente beaucoup d’atouts, n’a pas ce qu’a Clermont, cette capacité à cultiver l’art de l’ouverture depuis très longtemps, parce qu’elle n’est pas fermée derrière ses montagnes.

Le 1 n°444

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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