Les villes thermales peuvent s’enorgueillir de posséder un patrimoine à la fois riche et unique qui lui donne un charme à nul autre pareil. Il n’est qu’à se balader à Saint-Nectaire, Royat ou Châtel-Guyon pour en mesurer la singularité. Anciens palaces, un peu défraichis, thermes, buvettes, kiosques, villas belle époque ou encore sources… Une grande partie de ce patrimoine remonte à la seconde moitié du XIXe siècle, période qualifiée d’âge d’or pour le thermalisme. Depuis, il a bénéficié de mesures de protection plutôt tardives, voire très partielles, activant la dégradation de nombreux lieux. D’autre part, certains sites du patrimoine thermal ont été conçus pour un usage particulier, souvent tourné vers l’utilisation de l’eau thermale. A la fermeture de quelques uns d’entre eux, les sources thermales ont parfois poursuivi leur cheminement, dégradant encore un peu plus leur état. Dans d’autres cas, et notamment dans les villes d’eaux ayant cessé le thermalisme médicalisé, le patrimoine constitue un véritable témoignage mémoriel d’une activité ancienne.
Acteurs du thermalisme et de la préservation du patrimoine
Afin de préserver au mieux des édifices ou des sites localisés dans les villes d’eaux de l’Auvergne, une convention de partenariat a été signé entre la Route des Villes d’eaux du Massif-Central, la Fondation du patrimoine et Patrimoine Aurhalpin. La première rassemble 18 villes thermales situées en Auvergne et au-delà. L’association, créée en 1998, s’est fixée pour objectif de valoriser les aspects touristiques des villes d’eaux, en s’appuyant sur leurs spécificités, à savoir le bien-être à l’eau thermale et le patrimoine thermal. La seconde, organisme privé à but non lucratif, œuvre à la sauvegarde et à la valorisation des patrimoines. Enfin, Patrimoine Aurhalpin rassemble, au sein d’une fédération, les acteurs du patrimoine en Auvergne-Rhône-Alpes.
A l’écoute des élus locaux
Le projet poursuivi par les trois partenaires doit reposer avant tout sur un échange avec les élus locaux des villes d’eaux auvergnates. « Les premiers contacts avec eux sont très constructifs. Les collectivités et les associations locales sont conscientes de la richesse de leur patrimoine et des atouts économiques et touristiques qu’il représente. Ils sont prêts à investir » témoigne Jacques Aujoulat, le délégué régional de la Fondation du Patrimoine Auvergne.
Un recensement des projets a d’ores et déjà été mené qui concerne aussi bien le petit patrimoine (sources, buvettes) que le patrimoine monumental (thermes, hôtels). Une réunion entre les différents acteurs concernés se déroulera le 5 mars. Elle consistera en une présentation des projets proposés mais aussi en une explication des dispositifs financiers existants. Au-delà, une sélection des projets réalisables devrait être opérée, avant qu’ils ne soient adoptés, lancés et communiqués auprès du grand public. Une bonne nouvelle assurément pour le secteur thermal dont l’économie ne saurait se conjuguer sans tenir compte de l’histoire.
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