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Edito

Elections municipales: vers un statu quo?

Les élections municipales devraient confirmer une grande partie des maires en place, selon la prime aux sortants, et doucher les ambitions territoriales de la majorité présidentielle...

N’attendons pas de surprises des prochaines élections municipales. Il n’y en aura guère. Généralement, les tenants du titre y sont reconduits sauf s’ils appartiennent au parti qui détient le pouvoir à l’échelon national. Le scrutin de proximité, en effet, génère ses propres règles qui échappent aux tendances lourdes de la politique nationale.

Il faut dès lors envisager, très largement, une confirmation des maires en place, de gauche, comme c’est le cas à Clermont, de droite ou de centre droit, comme on en retrouve dans d’autres communes de la métropole, à l’image de Louis Giscard d’Estaing à Chamalières, de Pierre Pécou à Riom ou d’Hervé Prononce au Cendre. Le dégagisme n’atteint les hôtels de ville que s’il s’agit de sanctionner, à travers le maire, l’autorité présidentielle ou législative. 2014 avait ainsi vu les socialistes s’effondrer aux municipales, dans le sillage d’un François Hollande chancelant tandis que les Républicains (qui s’appelaient encore UMP) retrouvaient de vives couleurs.

La revanche des partis « traditionnels »

Il y a donc fort à parier qu’au soir du 15 mars, à l’issue du deuxième tour, les partis « traditionnels », désintégrés par l’initiative d’Emmanuel Macron lors des présidentielles, puissent bomber le torse. Ils vont maintenir leur main-mise sur les grandes villes de France. Tandis que, dans le même temps, l’écurie présidentielle échouera dans sa tentative de conquête à l’échelon local et dans son ambition d’investir massivement les territoires.

Bien-sûr, il ne saurait y avoir de règles sans quelques exceptions. Et l’on surveillera de près les résultats au Havre, où le premier ministre bénéficie d’une solide implantation, à Perpignan, où le député du Rassemblement National, Louis Alliot, pourrait bien tirer les marrons du feu ou à Grenoble, l’une des rares villes françaises détenue par les écolos. Sans oublier, à tout seigneur, tout honneur, Paris, où, malgré les critiques, la tenante Anne Hidalgo semble en position de renouveler son bail. Surtout après l’épisode grotesque du retrait de Benjamin Griveaux.

En trompe l’œil?

A deux ans des présidentielles, les uns et les autres ne manqueront pas de puiser des enseignements de ce scrutin intermédiaire. Et les politologues de tout poil de tirer des plans sur la comète. En réalité, les élections municipales demeurent souvent un trompe l’œil. On l’a vu encore ces dernières années quand la droite, en position de force, s’est pris les pieds dans le tapis. Bref, il vaudra mieux rester prudent, dimanche 15 mars au soir, au moment d’analyser les résultats de ces municipales. Et ne considérer cette élection que pour ce qu’elle est, dans sa dimension essentiellement locale et purement circonstancielle. Dans deux ans, ce sera une toute autre affaire…

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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