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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Du Titan au Titanic…

Un paquebot immense file sur l'océan dans la nuit profonde et froide d'avril. Il fonce vers les ténèbres...

Patrice Vergès, aujourd’hui  auteur de livres et chroniqueur pour 7 Jours à Clermont, fut en d’autres temps mon rédacteur en chef. C’est lui qui me raconta un jour l’histoire de Morgan Robertson, un romancier américain,  qui en 1898, écrivit les péripéties dramatiques du naufrage du Titan. Un récit prémonitoire jusque dans ses moindres détails … Du Titan au Titanic, de la fiction à la réalité, du roman à la catastrophe véritable, quatorze années se déroulèrent. Dans Futility, or the wreck of the Titan, l’auteur décrit le même déroulement d’événements : la construction orgueilleuse de la plus grande embarcation du monde, un navire monstrueux pouvant transporter jusqu’à 3000  personnes, la prétendue insubmersibilité grâce à la technique des compartiments, le froid saisissant d’une nuit lumineuse de printemps, la collision avec un iceberg dans l’océan Atlantique, le manque criant de canots de sauvetage, les conséquences mortelles de l’accident. Et même l’étrange similitude des noms…

« Le Titanic fera naufrage »

Cette concordance stupéfiante fascinait donc Patrice Vergès et elle interpelle assurément l’écrivain Pierre Bayard qui lui a consacré un ouvrage, Le Titanic fera naufrage,  paru en 2016 aux Editions de Minuit. Simple hasard, authentique vision, prémonition, sensibilité propre aux artistes ( la thèse privilégiée par l’auteur) ou construction narrative rationnelle et quasi-scientifique anticipant seulement  un événement possible voire prévisible? Morgan Robertson, en effet, avait travaillé dans la marine et pouvait, mieux que tout autre, imaginer une éventuelle catastrophe et la relater minutieusement dans sa chronologie dramatique.

Anticipation

Pour ma part, je me garderai de toute conviction sur le sujet. Pourquoi prendre position lorsqu’on ne sait pas ? Ce serait comme croire en un Dieu que personne n’a vu  ou refuser absolument l’ idée qu’il puisse exister.  L’athée est péremptoire, il prend position. L’agnostique avoue simplement son incapacité à trancher, à savoir, il prend acte de ses limites et en tire les conséquences… Néanmoins, cette  prodigieuse ressemblance entre fiction et réalité interroge, fascine, étourdit.  Accessoirement, elle permet aussi d’écrire et de vendre des livres.

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

1 Commentaire

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  • Merci pour ce petit clin d’œil, Marc . Je suis toujours fasciné par le Titanic dont, d’après moi, l’histoire a été un peu modifiée. Il y a deux ans dans mon thriller  » Sale temps sur le Bassin » , le héros de l’histoire retrouve une vieille lettre datant de 1918 . Un Américain prétend qu’il était un rescapé du voyage inaugural en 1912 du Titanic et que le naufrage ne s’est pas déroulé exactement comme on l’a raconté. il a vu autre chose notamment un U-Boot allemand !
    Depuis qu’il a raconté ce qu’il a vu, on veut l’assassiner ! Depuis que le héros a découvert cette lettre 60 ans plus tard ( l’action se passe en 1973) on veut également l’assassiner !
    Le 31 mars prochain, sortie de mon 20eme bouquin avec « Monte-Cristo », une version revisitée du chef -d’oeuvre d’Alexandre Dumas; J’espère que 7 jours à Clermont à qui je souhaite une longue vie, l’évoquera;

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