Les mots résonnent, ils tintent, ils vibrent. Ils s’enchevêtrent aussi pour former une architecture complexe et significative. Les mots, leurs tonalités, leurs couleurs et leurs sens. Des mots pour former des phrases. Des phrases pour écrire un texte…
Du réel vers l’imaginaire
Les mots ce sont ceux de Jean-Yves Lenoir, l’auteur et metteur en scène. Ceux de Le ciel est le maître du théâtre, un recueil paru aux éditions de La Nouvelle Pléiade. Les pages, qui s’ouvrent subrepticement, délivrent vingt contes, unis par un point commun. Tous s’inspirent de la vie d’aujourd’hui ou d’hier, du monde contemporain. « Ces textes ont en commun un fait de société actuel : des migrants aux violences faites aux femmes, en passant par le voile ou les religions. Je bâtis de courtes fictions qui, du réel, s’échappent pour rejoindre l’imaginaire » explique l’auteur. Jean-Yves Lenoir écoute. Il observe. Avec la pudeur et la malice des poètes. Et puis, il met ce « petit » monde en mots, jouant des consonnes, des voyelles, de la rythmique, de la syntaxe. Le chef d’un orchestre dont il maîtrise, méthodiquement, la moindre virgule.
Une voix et trois instruments
Le ciel est le maître du théâtre devient spectacle en ce printemps, à la faveur de la rencontre subtile entre les mots et la musique, la voix et les instruments. « Ici la musique va introduire le texte, elle lui sert d’écrin ou d’avant-propos, elle met en condition » précise Jean-Yves Lenoir, écrivain devenu lecteur. Une flûte, un hautbois, un violon. Et trois jeunes musiciens, tout juste issus du conservatoire de Clermont : Justine Chapuis, Matthias Egger et Guillaume Faure. Ce sont eux qui ont choisi les pièces musicales éclairant le texte. « J’ai imaginé ce spectacle évidemment à partir des contes mais aussi afin de mettre en avant ces trois jeunes musiciens qui n’ont pas encore l’habitude de rencontrer le public. Ils le méritent vraiment. » Contemporains ou plus classiques, les morceaux donneront le ton, apporteront la couleur, susciteront l’envie ou la curiosité. Ils ont pour compositeurs Britten, Wagner, Ravel, Rivier, Ian Clarke, Jolivet…
Le spectacle de lecture et musique sera présenté à deux reprises au théâtre de poche de la rue Antoine d’Auvergne, avant une escapade à l’abbaye de Mozac en juillet à l’occasion du Festival Marc Robine. Dix contes et onze pièces musicales s’y succéderont. Puisque ce sont les notes qui refermeront le livre.
Vendredi 10 et samedi 11 mai au Théâtre Le Valet de Cœur, 8 rue Antoine d’Auvergne à Clermont. Entrée gratuite. Réservation obligatoire: 04-73-91-20-66.
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