Dans l’hémisphère sud, qui n’abrite que 20% des terres immergées de la planète, c’est l’hiver. Et les rares populations emmitouflées s’impatientent du retour des longues journées. Leur tour viendra bientôt… « Il fait toujours beau quelque part » chantait Guy Béart et d’autres, tout aussi sages, affirment qu’après la pluie vient le beau temps. Ce qui se révèle incontestable.
Dans un même mouvement
Ici a commencé la grande migration estivale : fuir les villes où les populations s’entassent pour gagner d’autres sites où elles s’agglutinent. Simple déplacement, en fin de compte, changement ponctuel de voisins et d’horizon… Sur la plage ensoleillée, ça n’est pas le voisin de palier qui vous écrase les pieds, ni sa progéniture qui vous porte sur le système. C’est toujours ça de gagné…
Ces queues à n’en plus finir : sur les routes et les autoroutes, ça embouteille, ça se tasse, ça s’entasse, ça s’engueule, ça joue des pare-chocs et du klaxon, ça donne de l’embrayage et des coups de frein au rythme de la grande migration estivale…
Respiration
En ville, en revanche, un peu d’espace, une tranquillité relative, un rythme différent. Des places de stationnement vides, des boutiques aux portes closes : « fermé du tant au tant pour causes de vacances… Réouverture le 20 août ». Où vais-je donc pouvoir jouer mon quinté perdant? Dans le même espace urbain, des terrasses de cafés bien remplies, tout au moins pour ce qui est des quartiers centraux. Un visage finalement aimable de la cité que certains des habitants ont brutalement abandonné pour gagner campings et villégiatures et chaussé tongs ou espadrilles dans un même mouvement impatient. Ce n’est pas tout à fait une ville fantôme, plutôt une cité qui respire un peu et fonctionne en roue libre. Un temps à part, une enclave dans l’année. Ou peut-être bien une oasis…
Dans quelques jours, « ils » reviendront sans l’ombre d’un doute et l’ordre des choses reprendra comme si de rien n’avait été. Sans surprise : du bureau au dodo. Tout juste, peut-être, raconteront-« ils » leurs vacances au bord de la mer Méditerranée, devenue la plus polluée au monde. La mer souillée…
Quand viendra l’automne, bientôt, trop vite, ce sera le printemps « de l’autre côté du monde »…
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