Railcoop a reçu de la part de l’Autorité de régulation des transports, l’autorisation d’exploitation d’une ligne ferroviaire reliant Clermont à Strasbourg. Si pour l’instant, la compagnie n’annonce pas de calendrier de mise en œuvre, on sait qu’elle travaille sur deux allers- retours quotidiens entre l’Auvergne et l’Alsace avec des départs tôt le matin et en milieu d’après midi. Le temps de voyage est pour l’instant estimé à moins de huit heures, ce qui n’est pas très rapide mais, il s’agit de reconstituer une offre de service dans des zones délaissées par la SNCF et desservir pas moins de 16 gares dont Vichy, Saint-Germain-Des-Fossé sur la région Auvergne. L’arrêt en gare de Saint-Germain trouve sa cohérence dans la correspondance possible avec la ligne Lyon-Bordeaux via Monluçon (lire notre article du 13/06/2020) dont l’exploitation commerciale est annoncée pour décembre prochain. Comparativement, un trajet Clermont-Strasbourg en voiture est plus rapide d’une heure /une heure et demi, mais l’offre ne s’adresse pas aux voyageurs pressés et le modèle économique de Railcoop permettra de proposer des tarifs très avantageux.
La fin du monopole de la SNCF
Depuis décembre 2021, la SNCF a perdu le monopole du trafic voyageur en France comme elle l’avait perdu pour le Fret au milieu des années 2000. Ce monopole qui datait de 1937, année de la fusion de l’ensemble des compagnies françaises qui circulaient à l’époque sur le territoire, était devenu un véritable un frein à l’offre de services globale. De nombreuses lignes, à commencer par Clermont-Paris, ont fait les frais de la politique de la grande vitesse. Désormais la SNCF est concurrencée par les Italiens et les Allemands sur les grandes lignes, alors que les compagnies privées comme Railcoop tentent de redonner vie à un réseau secondaire existant mais totalement délaissé. Sur 6442 gares recensées en France, 55% ne sont pas ouvertes au trafic voyageurs et 30% n’ont aucun trafic. Dans une phase de transition écologique, le train et le fantastique réseau français représentent pourtant, une alternative évidente. Comme le rappelle Nicolas Debaisieux, directeur général de Railcoop « le train consomme 12 fois moins d’énergie à masse égale que le transport routier » et il faut rappeler que 90% des français résident à moins de 10 km d’une gare.
L’aventure Railcoop
Railcoop est née en 2019 à Figeac dans le Lot, de la volonté de plusieurs citoyens qui s’interrogeaient sur les moyens d’utiliser au mieux les infrastructures ferroviaires autours de chez eux, dans une optique de développement durable. Ils ont ainsi créé Railcoop, première entreprise ferroviaire sous statut coopératif de France avec pour ambition de redonner du sens à la mobilité sur rail. Pour cela elle implique citoyens,
cheminots, entreprises et collectivités autour d’une mission commune : « développer une offre de transport ferroviaire innovante et adaptée aux besoins de tous les territoires ». Le choix du mode coopératif permet de travailler sur un modèle reposant non pas sur les codes du libéralisme mais sur ceux de l’économie sociale et solidaire. Et ce modèle fonctionne puisque la SCIC compte aujourd’hui 10 668 sociétaires dans le monde entier, avec des particuliers, des entreprises et des collectivités qui ont contribué à sa pérennisation.
En novembre dernier Railcoop a inauguré une liaison fret régulière reliant les territoires du Lot et de l’Aveyron au hub logistique de Toulouse-St-Jory. Capable de transporter 900 tonnes par voyage, elle deviendra quotidienne au printemps en attendant les premiers passagers du Lyon-Bordeaux à la fin de l’année.
Pour ceux qui sont prêts à soutenir l’aventure : souscription@railcoop.fr
Carte des liaisons sur lesquelles travaille railcoop
Commenter