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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

C’est ainsi. Et pas autrement…

On n’échappe pas à la publicité de nos jours. Elle est endémique et symptomatique de notre siècle.

Sur YouTube, ai écouté « Avec le temps », sublime chanson de Léo Ferré, précédée d’une publicité pour le fromage « Chaussée aux moines », propriété de la marque Lactalis. Quant au « Sea song » de Robert Wyatt, il est inévitablement accompagnée d’une tirade vantant les mérites incomparables de « vendez votre voiture.fr » quand ça n’est pas un sermon exaltant le pain croustillant d’ « Auchan », le meilleur évidemment. Ailleurs, pêle-mêle,  des « réclames » pour des tampons, des régimes alimentaires, du papier toilettes, de la lessive, des paris sportifs se mêlent à des recommandations gouvernementales du meilleur effet. Ces gens-là, bien comme il faut, veillent sur nous…

Caractéristique

Notre époque ne s’embarrasse pas de délicatesse, d’élégance, de subtilité ou de hauteur d’esprit sans qu’apparemment cela choque grand monde. La vulgarité s’étale, elle est partout, à longueur de slogans, de formules, d’applications, de phrases-choc. Elle essaime, instille, pénètre, s’impose, fait son œuvre jusqu’à devenir une évidence.  Après tout, quand le fromage à pâte molle côtoie les grands sentiments, il n’y a qu’à se boucher les oreilles, détourner le regard, zapper ou hausser les épaules.

A quoi bon ?

Difficile d’échapper à ce rouleau-compresseur. Presque impossible de se mettre à l’écart, de se préserver de toutes ces agressions qui n’en ont pas l’air. Même les plus réticents, les plus asociaux, les plus rebelles finissent généralement par rentrer dans le rang. L’envie d’île déserte n’est pour le commun des mortels qu’une vague utopie, un rêve inaccessible qui se heurte aux exigences du quotidien.

Tout cela a-t-il d’ailleurs encore de l’importance à l’heure de l’intelligence artificielle que l’on nous impose sans débat démocratique et existentiel. Pourquoi penser s’il n’est plus nécessaire de réfléchir et si l’on nous promet le meilleur des mondes ?

« Avec le temps va, tout s’en va… » chantait Léo Ferré. Erreur pourrait-on lui rétorquer, il nous reste « Chaussée aux moines ».

 

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

1 Commentaire

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  • Concomitamment avec un autre fils de pub, fléau d’actualité: le moustique tigre, héraut estival d’une bio-diversité enfin épargnée par les pesticides. Et là aussi, pour s’en débarrasser… Ou alors, peut-être, grâce aux exhalaisons d’un vieux « Chausée aux Moines » (what else).
    Amen.

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