Accueil » Edito » « Auprès de mon arbre » ou une histoire de Noël qui sent le sapin….
photo Valentin Uta.
Edito

« Auprès de mon arbre » ou une histoire de Noël qui sent le sapin….

Oyez, oyez, l'histoire des sapins de Noël, petits et grands, touffus ou déplumés. Célébrés avant d'être débités.

C’est notre arbre de Noël que j’aime le mieux. Celui qui se dresse dans le salon, devant la cheminée, juste à côté de la crèche et du fauteuil , avec une étoile scintillante sur la crête  … Rikiki, rabougri, peu épais mais le nôtre… Celui que nous avons décoré, enguirlandé, illuminé avec des objets sortis d’un vieux carton. Celui qui va perdre ses aiguilles jour après jour, comme un pauvre oiseau déplumé. Celui dont on se débarrassera dès que les lampions des fêtes seront éteints, mais comment va-t-on faire d’ailleurs pour s’en débarrasser ? Débité dans un sac poubelle ? Abandonné devant le pas de la porte de l’immeuble, ni vu ni connu ? Que faire d’un vieux sapin  déconfit quand Noël n’est plus qu’un souvenir gastrique et cérébral ?

L’arbre intime

Je préfère malgré tout cet arbre de Noël, intime, familial ( ?) à celui érigé sur la Place de Jaude. L’arbre-géant venu des forêts auvergnates, quelque part où l’hiver est plus rude. Cet arbre emblématique, central, souvent don d’un exploitant agricole ou d’une commune (c’est le cas cette année), dont on imagine le destin : élevé à la dure, dans le vent hostile, les intempéries, les coups de froid, les périodes de neige, au beau milieu d’autres costauds du monde végétal. Des géants verts…  Il en a fallu des années pour qu’il atteigne sa taille d’adulte : quinze ou vingt mètres au bas mot. Et soudain, patatrac : descendez, on vous demande… Voilà notre arbre passant de la position verticale à l’horizontale, puis installé et ficelé sur le dos d’un poids lourd : direction Clermont-Ferrand.

Le géant de la Place

Là, on le bichonne, on le chouchoute, on le gratifie de toutes sortes de décorations : boules et autres chichis festifs.  Certes, il peut faire le beau au milieu de la place sous le regard des citadins pressés et désabusés. Mais c’est quand même une drôle de fin pour un prince des forêts. D’autant que les commentaires des passants ne sont pas toujours aimables : « Cette année, il n’est pas terrible » ou « Dis donc, ils ne se sont pas forcés cette fois… »   Le nôtre, dans le salon, penche à gauche et pique du nez, c’est vrai, mais il aura quand même fière allure le soir de Noël, après deux ou trois coupes de champagne.

 

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

Commenter

Cliquez ici pour commenter

Sponsorisé

Les infos dans votre boite

Sponsorisé