Dès qu’une autorité publique touche à l’automobile les débats s’enflamment. A Clermont, comme elle s’y était engagée durant la campagne électorale, l’équipe municipale a décidé de réduire la vitesse de circulation des voitures à 30 km/h partout où elles roulent actuellement à 50, et à 50 km/h là où elles roulent à 70. La mesure ne plaît évidemment pas à tout le monde et le débat est en train de prendre une tournure politique alors que la date d’application du 1er décembre approche à grands pas.
L’opposition demande à ce que la mesure soit repoussée
Selon Jean-Pierre Brenas, la ville n’est pas prête à passer à 30 km/h. Son groupe demande tout simplement que la mesure soit repoussée tant que Clermont n’est pas au niveau en matière de déplacements alternatifs à la voiture thermique. Le chef de file de l’opposition municipale évoque une forme de restriction de la « liberté de se déplacer », face au développement prioritaire des transports en commun. « Pourquoi ne pas parler de la place des nouvelles mobilités propres en ville ? » s’interroge l’élu qui évoque les trottinettes, les vélos, les gyropodes, les scooters et motos électriques et les voitures à hydrogène. « Il y a toute une politique à mettre en place dans ce domaine ajoute-t-il.
Changer les habitudes
Selon Jean-Pierre Brenas, la ville fait fausse route dans sa communication en n’évoquant que les places de parking qui vont disparaître et globalement que la voiture n’est plus la bienvenue en ville. « Il faut positiver sur les changement d’habitudes. Comme on ne se défait pas facilement de ses habitudes, il faut donner envie… » ajoute-t-il, prenant l’exemple de la région Auvergne-Rhône-Alpes (dont il est un représentant local) qui développe la technologie hydrogène et souhaite développer les aides financières à l’achat de véhicules vertueux en matière écologique. Au delà des habitude des usagers et de l’urgence climatique, le leader de l’opposition pointe du doigt « l’objectif d’imposer aux citoyens de laisser leur voiture au garage ». En l’absence d’alternatives performantes autres que les transports en commun dont la maillage est perfectible, réduire l’utilisation de la voiture pose des problèmes aux familles, notamment celles qui résident loin du centre ville. Les professionnels, de leur côté, n’ont pas d’autres solutions que d’utiliser un véhicule individuel. Jean-Pierre Brenas évoque également le tarif des voitures électriques qui reste encore élevé et qui ne permet pas aux familles les plus modestes d’opérer la transition énergétique.
Deux arguments mis en avant
Toujours selon Jean-Pierre Brenas, rouler à 30km/h ne réduit pas la pollution (ndlr : sur ce point technique, les avis des techniciens et des experts divergent) et le passage au 30 km/h ne permet pas de réduire le nombre de déplacements qui reste lié à l’offre de transport en commun et au développement des pistes cyclables. Alors, en attendant le développement du Schéma Cyclable, et le déploiement du projet InspiRe, le groupe d’opposition demande à ce que l’application de cette nouvelle limitation de vitesse urbaine soit remise à plus tard. Compte tenu du nombre d’élus d’opposition au sein du conseil municipal, les chances de voir la mesure repoussée semblent bien minces.
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