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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

2019, l’année de tous les dangers pour Emmanuel Macron

La perspective des élections européennes constitue un sérieux écueil pour le pouvoir en place après la crise des Gilets jaunes qui va laisser des traces...

Comment l’état macronien pourra-t-il se remettre de la débandade finale de l’année 2018 ? Une crise unique, inédite, atypique et diffuse qui aboutit à des concessions tous azimuts. Comme si, soudain, plus rien d’autre ne comptait que de sauver les meubles. Si péremptoire jusque-là, le gouvernement a cédé sur tous les terrains ou presque afin de tenter d’éteindre l’incendie. Et tant pis pour les finances publiques, tant pis pour la fameuse dette, soudain rejetées au second plan. Tant pis pour la vision macronienne, s’il  y en avait une, plus ou moins à l’eau. Désormais, semble-t-il, il faut naviguer à vue, manœuvrer dans l’urgence et enfiler la bouée de sauvetage. Il y a péril en la demeure.

Épisodes

L’impopularité du chef de l’Etat, qui rejoint celle entourant François Hollande au même stade de son mandat, s’est écrite au fil des épisodes. Le feuilleton a commencé bien avant l’apparition hirsute des Gilets Jaunes. L’instauration des 80 km/h sur les routes françaises, en dépit de l’opposition des élus locaux, décision ô combien technocratique, fut le premier signe du grand écart entre le pouvoir et les populations. Rocambolesque et rebondissante, l’affaire Benalla ajouta de la méfiance à la distance. Quant aux départs précipités de Nicolas Hulot et de Gérard Collomb, las d’avaler des couleuvres, il en dit long sur l’incohérence gouvernementale. S’ajoutèrent de nombreuses maladresses et attitudes perçues comme de l’arrogance. Le peuple n’élit pas un roi…

Le cap des Européennes

Et voilà que se profilent les élections européennes dont on sait que, généralement, elles ne déplacent pas les foules vers les urnes. Il pourrait en être différemment cette année, hypothèse dangereuse pour le pouvoir en place. Participation, en effet, pourrait alors être synonyme de sanction, fragilisant davantage un président à qui il restera trois longues années de mandat.

Un homme seul

On mesure assez bien la solitude du chef de l’Etat dans cette séquence chaotique. A la différence de ses prédécesseurs, il ne peut s’appuyer sur un véritable parti. Il ne peut se référer à des courants ou à une histoire.  La République en marche est simplement un mouvement composite, un puzzle rassemblé à la va-vite autour d’un homme pour favoriser son dessein et accélérer son destin. Rien de très solide, ni de très profond. Rien qui ne soit à même de rassurer le locataire de l’Elysée, soudain plongé dans la tourmente.

Alors oui, vraiment, 2019 est (déjà) l’année de tous les dangers pour Emmanuel Macron. Et il n’est pas sûr que ce soit la meilleure nouvelle pour la France.

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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  • Depuis Giscard l’Ancien les technocrates sont aux manettes, en France comme en Europe… Avec l’intégration européiste – que la France avait osé rejeter en 2005 – cette prééminence est devenue un pouvoir omnipotent, de Bruxelles à Strasbourg via Paris, etc. Or, cette nouvelle donne s’appuie sur les premiers de la classe, à savoir les métropoles universitaires digitalisées, laissant dans le fossé les territoires ruraux, essentiels fournisseurs de Gilets jaunes. Certes infiltrés par le hooliganisme, ils n’en sont pas moins les derniers soubresauts d’une bête blessée, la France historique dite « profonde », une terre inconnue pour le président Macron. Formaté par et pour la réussite, y compris la plus insolente, il est désemparé par les obstacles de la vraie vie… Comment, pour lui, sauver les meubles de ses annonces, obéir à Bruxelles – ce qui revient à peu près au même ! – et anesthésier cette « foule haineuse » ? Peut-être en noyant les élections européennes dans un référendum à QCM consensuelles ?… Jusqu’à la prochaine jacquerie.

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