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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Les chansons ou le miroir des villes

De Toulouse à Baltimore, de Paris à Barcelone, les chansons captent parfois l'essence-même des cités. Qui donc saura traduire l'âme de Clermont?

Bien qu’amoureux indéfectible de la nature, et de ce qu’elle recèle de trésors et d’êtres vivants, j’avoue une attirance toute particulière pour les chansons qui évoquent les villes. Pour celles, tout au moins, qui en saisissent l’atmosphère et décrivent subtilement des impressions, des lieux, des décors dans une alchimie remarquable entre paroles et musique.

Qui sonnent et résonnent

Quel plus bel hommage à la ville rose que celui apporté par Claude Nougaro à travers Toulouse, une chanson qu’on ne se lasse pas d’écouter encore et encore, encore et toujours. Mélange de souvenirs intimes et de sensations urbaines, de couleurs et de parfums dans une litanie de phrases qui sonnent juste et résonnent dans nos têtes : « Aujourd’hui, tes buildings grimpent haut/ A Blagnac, tes avions sont plus beaux/Si l’un me ramène sur cette ville/Pourrais-je encore y revoir ma pincée de tuiles… » Quatre lignes parmi d’autres, prononcées d’un accent rocailleux, comme quatre bulles de jazz qui volent pour longtemps au-dessus de la Garonne.

Léo et Juliette

Paris n’a cessé d’inspirer les auteurs. C’est sans doute que la ville possède une âme autant qu’elle affirme une histoire. Le sublime Quartier Latin de Léo Ferré inspire la nostalgie quand le Rive Gauche d’Alain Souchon mène plutôt à la mélancolie. Nuance… Et l’on flâne délicieusement, tandis que tombent les feuilles mortes,  dans le sillage du Paris couleur novembre de Juliette Gréco aux accents d’accordéon. Sans déconsidérer le Paris, Paris de Marc Lavoine : « Paris tu m’as laissé sur ton pavé… »

 » Bruxelles, ma belle… »

Le Bruxelles de Dick Annegarn a accompagné mon enfance, à moins que ce ne fut mon adolescence ; plus tard, j’ai écouté assidûment le Barcelone d’Yves Simon et aimé sans modération le Lyon sur Saône de Bernard Lavilliers : « Lyon sur Saône la secrète/ Souterraine l’emmurée/ Lyon sur Rhône, la discrète/ La muette, l’enrhumée ». Une mélodie jazzie feutrée, déroulant ses méandres entre fleuve et rivière, au bas des collines de Fourvière. Qui d’autre qu’un Stéphanois pour chanter ainsi la cité des Gaules ?

Errance et ballade

L’Amérique, aussi, a produit son cortège de chansons urbaines, en captant parfois l’essence même de villes dont l’histoire est somme toute récente, de Philadelphie, la toute première capitale, à New York. La chanson Baltimore, écrite en 1977 par Randy Newman, une ballade superbe au piano, transporte ainsi son auditeur dans les rues pauvres ou sur les quais de cette ville portuaire du Maryland, au confluent de la rivière Patapsco et de la Baie de Chesapeake. Et cet air qui s’insinue, ces notes qui imbibent, valent peut-être bien un voyage…

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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