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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Propos voyageurs

Assis à mon bureau devant un ordinateur, je rêvais à d'autres horizons en tournant la cuillère dans ma tasse de café. Ephémère divagation...

C’est fou comme le fait de partir, d’être ailleurs, de rompre avec son environnement réveille en l’individu des capacités de curiosité, d’observation et même une aptitude  à la rencontre. Des dispositions très sérieusement érodées par l’ordinaire du quotidien, le ronron rassurant des habitudes. Et le «confort» lénifiant et bêtifiant des nouvelles technologies.

Un départ, un autre horizon, un peu de hasard et, d’une certaine façon, tout devient ou redevient possible : le meilleur et le pire. Se raniment les facultés de s’interroger, de découvrir, de prêter attention, de s’étonner, de s’émerveiller, de provoquer, de surprendre, de rebattre les cartes. C’est peut-être cela que recherche le voyageur au gré de ses pérégrinations : un état d’incertitude et de rupture.

L’échappée

Rencontre éphémère, sans lendemain, qui n’engage à rien. Rencontre fulgurante, intense, furtive. Ou, peut-être, début de quelque chose qu’on ne recherche pas vraiment sans pour autant en refuser l’éventualité.  Quelque chose qui ressemble à une remise en cause, fusse-t-elle provisoire.

« Le monde est plein de nègres et de négresses
Des femmes des hommes des hommes des femmes
Regarde les beaux magasins
Ce fiacre cet homme cette femme ce fiacre
Et toutes les belles marchandises

II y a l’air il y a le vent
Les montagnes l’eau le ciel la terre
Les enfants les animaux
Les plantes et le charbon de terre » écrivait il y a près d’un siècle le poète, romancier et journaliste Blaise Cendrars, épris d’aventure.

Partir et s’en retourner

Ca n’est pas tant le voyage en lui-même, le fait de se trouver au beau milieu d’un environnement étranger, qui rend à l’être humain sa disposition à l’émotion que l’inconfort dans lequel il se trouve. Inconfort donc impossibilité de s’installer, de se laisser aller à une forme de routine- qui est une propension naturelle commune à chacun d’entre nous.

Rien de tel en effet que le quotidien, son rythme, ses habitudes, ses passages incontournables, ses rendez-vous systématiques, ses gestes qui reviennent, son entourage, toujours le même,  pour éteindre les sens. Usés à force de répétition et d’évidence. Hors d’état de fonctionner.

Partir … et puis revenir. C’est humain, aussi. Au bout du compte, les voyageurs finissent (presque) toujours par rentrer au bercail.

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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