Le corps d’une jeune femme trainée derrière une voiture sous les hourrah, un type urine sur la défunte ; des enfants brûlés, des personnes âgées décapitées, des femmes violées et torturées avant d’être assassinées, d’autres enlevées et gardées en otage. Plusieurs « Oradour sur Glane » conduits parallèlement en une matinée : c’est la sinistre « œuvre » du Hamas. Et cette horreur désormais, rien ne pourra l’effacer.

Les artistes ont perdu la parole

Pas brillante les élites intellectuelles, artistiques et autres célébrités de notre pays face au massacre qui s’est produit il y a quelques jours en Israël. Pour la plupart, ces personnalités ne pipent mot, se tuent, se terrent, se cachent, rasent les murs, embarrassés dans le meilleur des cas ou indifférents. Elles s’en lavent les mains parce qu’elles n’imaginent même pas faire autrement. Elles ont pourtant généralement la réaction facile, l’outrance à fleur de peau, pétitionnant volontiers, donnant des leçons de morale ou portant aux nus la moindre victime issue de dites minorités ou la moindre brutalité policière. Manque de courage, on l’imagine, plutôt que de sensibilité. Calcul électoraliste et cynique.  Silence confortable. En fait, elles sont là où les stéréotypes les conduisent. Chez ces gens-là, monsieur, il ne peut y avoir de bourreaux que dans un camp. Et les mêmes ne manqueront pas de retrouver la parole dès lors qu’Israël vengera ses victimes ; dès qu’il n’y aura plus de risque à se manifester.

Le masque tombe

Tout aussi désolant, et participant à l’antisémitisme ambiant, les contorsions, les aberrations et la complaisance de certains représentants politiques, élus par nos concitoyens. Et l’on pense évidemment aux membres de La France Insoumise, pris en quelque sorte la main dans le sac, comme prisonniers de leur propre dialectique scandaleuse. Irresponsables, aveugles ou, d’une certaine façon, complices. En tout cas démasqués et disqualifiés. Comment la gauche française qui, dans un autre siècle, fut prompte à défendre le capitaine Dreyfus peut-elle encore s’acoquiner avec de tels énergumènes ? Et comment justifier, pour les socialistes, l’appartenance à une union (la Nupes) quand les dissonances  entre les uns et les autres deviennent abyssales sur des questions aussi essentielles. Il ne s’agit pas là en effet d’une différend sur le RSA ou l’âge de la retraite mais d’un rapport à l’inhumanité et la barbarie. Combien de lignes rouges faudra-t-il que Mélenchon et ses sbires franchissent pour que leurs alliés ouvrent enfin les yeux et quittent un navire de toutes façons en perdition ? Ne serait-ce que pour sauver leur dignité…