
Sur la partie haute des Salins, en contrebas de la voie ferrée, de nombreux habitants profitent de la quiétude d’un quartier clermontois finalement assez proche du centre ville mais à l’écart de « l’enfer » du boulevard de ceinture. L’essentiel de l’habitat est constitué de maisons individuelles au charme suranné où il fait bon vivre. Dans un périmètre délimité par les rues du Maisniel, Rivière et Bayard subsiste une curieuse maison aux allures de manoir agrémentée d’un parc où s’épanouissent de nombreux arbres, certains remarquables, témoins de l’époque durant laquelle la chasse au mètre carré constructible n’était pas ouverte. Au cours de l’année 2019, les habitants ont découvert sur le portail de la propriété un panneau « permis de construire », annonçant sans ambiguïté une issue fatale pour la maison et ses arbres. Comme souvent pour ce genre de bien, c’est un promoteur qui s’est porté acquéreur avec à la clé, démolition et construction d’un programme immobilier de 36 logements.
Mobilisation

Les habitants du quartier se sont très vite mobilisés contre ce projet qui impactera le cadre de vie, d’autant qu’un second permis de construire a été délivré sur une autre parcelle proche, avec, à la clé, 55 logements supplémentaires. Le manque d’information et de concertation est pointé du doigt. « Les 36 logements et les 55 autres auront un impact sur la circulation et le stationnement ; la mairie n’annonce rien en ce qui concerne l’aménagement urbain » regrette un propriétaire. D’autres riverains ne supportent pas l’idée de voir disparaitre un parc où nichent des chauves-souris (espèce protégée) et où s’épanouissent des arbres depuis plus d’un siècle. Réunis dans un collectif, les riverains ont lancé une pétition sur Change.org qui a obtenu plus de 300 signatures d’opposants directement concernés mais aussi de clermontois attentifs à la préservation du patrimoine et à l’harmonisation du cadre urbain. Alertés sur le sujet, les services compétents répondent simplement que le projet Maisniel, Rivière et Bayard respecte plan local d’urbanisme. Face à ce manque de dialogue, cinq recours administratifs ont été déposés mais avant même que les décisions ne soient rendues, les engins de défrichage sont déjà intervenus sur une partie du parc pour permettre le travail préalable de fouille.
Le dossier s’invite dans la campagne électorale

Voyant l’échéance approcher à grand pas, et alors que l’écologie est dans la bouche de tous les candidats aux élections municipales, le collectif a organisé un rassemblement samedi dernier (22 février 2020) , histoire de pointer certaines contradictions entre la réalité de terrain et la parole politique. Une grosse soixantaine de personnes étaient présentes, dont des représentants de la liste LR de Jean-Pierre Brenas et des colistiers LREM d’Eric Faidy, venu en personne. Déplorant l’absence de représentant de la municipalité qui pourtant s’était engagé à « préserver ou favoriser des îlots de verdure en centre ville », les portes parole du collectif n’ont pas caché leur agacement. « Nous n’hésiterons pas à nous rendre au local de campagne du candidat Bianchi*» a déclaré l’un d’eux, ajoutant « si nécessaire nous nous opposerons physiquement à l’arrivée des engins de chantier sur le terrain ! »
* NDLR : Pour constituer sa liste, Olivier Bianchi, maire sortant PS a fait alliance avec Nicolas Bonnet d’Europe Écologie les verts qui avait déclaré lors de l’annonce de ce rapprochement » l’idée est de prendre des mesures fermes et surtout d’arrêter celles qui vont dans le mauvais sens. »
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