Franchir la porte, là au cœur de la ville, et se retrouver confronté à la nature, ses espaces, ses horizons, ses limites. Pas à pas, glisser son regard et découvrir, au gré d’une déambulation artistique, les paysages imaginés, interprétés et réalisés par dix plasticiens, usant tout à la fois de leur savoir-faire et de leur sensibilité. Une balade urbaine en pleine nature ? Possible, donc, à condition de prendre le temps et de s’immiscer au cœur de l’exposition collective, présentée jusqu’au 13 septembre à la Galerie Claire-Gastaud, dans le centre historique de Clermont. Où la silhouette de la cathédrale est comme un phare.
Absent mais présent
Artistes de la galerie ou invités pour cette célébration naturelle, tous, à leur manière, réinventent l’art du paysage. L’espace, la contemplation, le silence, la promenade, la lumière bercent cette courte traversée. L’homme n’y est jamais présent, peut-être parce qu’il pourrait en briser l’harmonie. Et pourtant, il n’en est pas absent. Puisque le paysage n’existe tout à fait que dans le regard de celui qui l’observe.
Grand maître des images de la nature depuis les années 70, Nils Udo est en quelque sorte le précurseur; Hilary Dymond instille une atmosphère glaciale au travers de ses pics enneigés; avec Volcano’s song, Coraline de Chiara reproduit, au format monumental, une éruption, décalée par une feuille de calques peintes. Tandis que pour Samuel Rousseau, l’arbre n’est vivant que par son ombre…
Autant de regards
Chaque oeuvre, dans sa singularité, invite à l’introspection. Et l’itinéraire sillonne au gré des horizons et des interprétations : paysage troublant de Jean-Charles Eustache, arbres modelés en ciment ou enserrés en métal de Roland Cognet, regard poétique et cinématographique d’Anne-Sophie Emard, images irréelles de Tania Mouraud, aux confins de la philosophie… L’exposition intitulée « De franchir la même façon des lignes d’horizon ou des petites allées » (d’après un texte de Cécile Coulon) est une respiration, une échappée belle au beau milieu d’une nature fragile et malmenée.
Jusqu’au 13 septembre à la Galerie Claire-Gastaud, 5/7 rue du Terrail à Clermont. Plus d’infos sur www.claire-gastaud.com
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