Parce que le virus a frappé, parce qu’il peut encore se manifester de manière insidieuse, alors, les salles de spectacle restent fermées. Jusqu’à quand ? Pour Les Anatolies, habituel rendez-vous du mois de juin, il fallait soit jeter l’éponge pour 2020, soit inventer un format inédit et ponctuel. Une fois écartée la première solution, ses responsables ont donc planché sur un concept original. « Nous inscrivant dans la continuité du service public, avec les comédiens, artistes et techniciens, nous avons imaginé un projet alternatif et innovant » expliquent en chœur Dominique Freydefont et Thierry Robert, à la manœuvre.
La ligne est ouverte
Ce sera donc, entre le 6 et le 14 juin, « Hop là, nous vivons, la cabine vous appelle ». La grande famille du théâtre anatolien accueillera ainsi les spectateurs… au bout du fil, pour des rencontres individuelles entre les artistes et la population. Une façon de ne pas rompre le lien, une occasion de prolonger l’histoire « parce que nous continuons à penser que le théâtre n’est pas un métier comme les autres mais pour les autres. »
Emplis des œuvres de grands auteurs dramatiques et de poètes, une cinquantaine d’artistes, professionnels ou amateurs, offrira ainsi à chaque participant quelques minutes de rêve, de surprise, d’interrogation, de voyage, de réflexion, de drame et d’émotion avant d’inviter à poursuivre le rêve, en indiquant la source originelle, l’auteur, le texte. Pour devenir ce « spectateur » à l’autre bout de la ligne, il suffira de s’inscrire sur la plateforme https://framaforms.org/anatolies-2020-la-cabine-vous-appelle-1589377886
Prendre le sillage
Au jour et à l’heure convenus, le téléphone résonnera. Et de l’autre côté de la ligne, un artiste se présentera. Débutera alors un court voyage en Anatolie, une escapade dans le sillage d’auteurs comme Beckett, Brecht, Camus, Ionesco, Guitry, Koltes, Minyana, Musset, Pinter, Shakespeare, Strindberg, Sophocle et Tchekhov ou de poètes tels Baudelaire, Aragon, Eluard, Garcia Llorca, Neruda ou Prévert. Un déconfinement artistique que vous n’oublierez pas de si tôt.
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