Il y a bientôt 40 ans, le hip-hop débarquait dans la culture française par le biais du Rap, inspiré du mouvement américain apparu dans les années 70. Les radios pirates puis les radios libres jouèrent un rôle essentiel dans la promotion de cette musique, considérée à l’époque comme le haut-parleur de la contestation grandissante de quartiers, généralement installés à la hâte au nord des centres urbains. Ils formaient des zones à forte urbanisation qui commençaient à montrer la faiblesse de leur organisation sociale, propices à la ghettoïsation.
Derrière la musique revendicatrice, c’est tout un univers qui allait éclore avec de la danse et des arts graphiques bien spécifiques, différentes disciplines rassemblées sous l’appellation cultures urbaines.
À Clermont c’est dans le quartier Croix-Neyrat que le phénomène débuta par l’intermédiaire de la danse. À l’été 1997, la première édition du festival Les Trans’urbaines fut organisée en extérieur, sous la houlette de Josyane Bardot directrice d’une école de danse.
Le hip-hop n’est plus une mode ou l’affaire de quelques uns
Un 1/4 de siècle plus tard Josyane Bardot est toujours à la manœuvre mais avec la complicité de Mourad Merzouki, chorégraphe-danseur d’origine lyonnaise, directeur du centre chorégraphique national de Créteil, du Pôle Pik et de la Cie Käfig. Le duo qui s’apprête à lancer la 26e édition des Trans’urbaines dresse un constat que nul ne saurait remettre en cause « La danse hip-hop n’est plus une mode ou l’affaire de quelques uns, ce sont des générations de danseurs, de chorégraphes, de compagnies qui s’imposent désormais parmi les plus grands ». Le festival clermontois est également devenu un élément important d’un maillage national opéré à Lyon et Paris avec les festivals Karavel et Kalypso.
10 compagnies, 18 lieux
Le festival Les Trans’urbaines 2023, invitera le public à découvrir le travail et les spectacles de compagnies reconnues ou émergentes qui contribuent toutes, à leur niveau, à valoriser la richesse culturelle du mouvement hip-hop. Les spectacles de 10 compagnies sont programmés et des rendez-vous proposés dans 18 lieux différents de la métropole clermontoise, offriront une étonnante diversité d’activités, ouvertes à un large public, dans différents lieux comme les médiathèques, le FRAC, La Jetée, le CROUS….
Dans les nouveautés de l’édition 2023, une carte blanche donnée à Bouziane Bouteldja, chorégraphe de la cie Dans6T, s’accompagne d’un appel aux danseurs et amateurs de toutes les disciplines dans l’idée de créer une pièce chorégraphique présentée le samedi 11 novembre en première partie de son spectacle Ruptures.
Le graff est aussi à l’honneur de la 26e édition avec une prouesse inédite de 9 artistes sur performances dansées et musicales donnée Square Conchon Quinette, place de Jaude.
À noter enfin que le fameux battle des Trans’urbaines fait son grand retour à la Coopérative de Mai en se mettant aux couleurs de l’Europe. Durant 4 heures les meilleurs danseurs régionaux, nationaux et européens vont en découdre, en écho à la candidature de Clermont et du Massif central au titre de Capitale Européenne de la Culture en 2028.
Les Trans’urbaines 2023, 26e édition, du 7 au 12 novembre 2023 à Clermont : programme complet à découvrir en cliquant ICI
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