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Le duel inoubliable de 1964. Photo D.R.
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Quand le Tour venait à Clermont… ou dans ses environs (1)

Le Tour de France ne viendra pas en Auvergne en 2018. Une raison suffisante de se souvenir de quelques épisodes marquants du Tour dans la "région" clermontoise. Chapitre 1.

Bien-sûr, il y eut ce duel mémorable, ce coude-à-coude inoubliable, haut fait de l’histoire du Tour. Anquetil, le blond, l’élégant et  Poulidor, le brun, le populaire dans les lacets du puy de Dôme. La France coupée en deux. Une histoire mille et une fois racontée, au point de devenir une légende. Mais ce Tour 64, indécis jusqu’en Auvergne, que Poupou n’aurait jamais du perdre, n’est évidemment pas le seul épisode que La Grande Boucle a joué à Clermont ou dans ses environs. Petit retour sur quelques-uns d’entre eux, parmi les plus marquants …

Gem devant les siens au vélodrome Philippe-Marcombes

Raphaël Géminiani, un sacré tempérament… Photo D.R.

C’est le rêve de tout coureur : s’imposer devant son public. Mais ils sont rares, finalement à avoir atteint cet objectif dans le cadre prestigieux du Tour de France. Pour la toute première à Clermont, en 1951, Raphaël Géminiani a annoncé la couleur. Lorsque le Portugais Miranda s’échappe, du côté de Pontgibaud, « Le Grand Fusil » ne tarde pas à tirer une cartouche. Il file à son tour et dépose son adversaire après avoir franchi le col de la Moreno. Une chute aux abords de Clermont n’aura pas raison de sa volonté et c’est en vainqueur, salué par un public exultant, que Gem franchit la ligne au vélodrome Philippe-Marcombes. Cette année-là, le Clermontois terminera 2e de la Grande Boucle à Paris. Au total, durant sa carrière, Gem s’adjugera 7 étapes, montera deux fois sur le podium final (3e en 1958), s’adjugera le Grand-Prix de la Montagne et portera le maillot jaune durant  quatre jours.

Un certain Jean-Claude Theillière

A jamais le Tour de France 1967 restera marqué par les images de Tom Simpson, s’affalant dans la fournaise du Mont-Ventoux, fauché par les démons du dopage. Remportée par Roger Pingeon, profitant de l’aide d’un Poulidor défaillant sur le Ballon d’Alsace, la Grande Boucle était courue, cette année-là, par équipes nationales comme ce devait être le cas en 1968. Né à Blanzat, Jean-Claude Theillière figurait dans la formation des Coqs de France, managée par Raphaël Geminiani, en réalité une équipe de France C. Bon grimpeur, Theillière s’était adjugé le Midi Libre en 1966 et, dans la foulée, il s’était emparé du maillot tricolore de champion de France. Le puy de Dôme, bien entendu, représentait un objectif pour l’espoir auvergnat lors de cette édition 67. Mais le but était un peu trop grand et Theillière dut se contenter d’une modeste 15e place, alors que Gimondi s’envolait vers la victoire. Le lendemain, 359 km attendaient les rescapés de Clermont jusqu’ à Fontainebleau.

Une lanterne rouge victorieuse au puy de Dôme

Ecrasé par Eddy Merckx, lancé vers son premier sacre à la Cipale, le Tour 1969 remontait tranquillement vers Paris. Barry Hoban, le rapide coureur anglais, venait de signer un fameux doublé à Bordeaux- où Darrigade l’avait battu d’un souffle en 1964 au terme d’un sprint échevelé- et à Brive, en réglant à chaque fois un groupe d’échappés. Le puy de Dôme constituait le dernier écueil, l’ultime obstacle de taille pour le peloton fourbu et résigné. Ce jour-là, un 18 juillet, sous une chaleur de four, il laissa s’échapper un anonyme : Pierre Matignon. Anonyme ? Pas tout à fait, en réalité. Ce Matignon présentait en effet la particularité de porter la lanterne rouge, celle de dernier du classement général. Les derniers seront les premiers dit la bible. Et comme personne n’engagea la poursuite, Matignon, piètre escaladeur, franchit bel et bien en tête la ligne d’arrivée au sommet du puy de Dôme avec 1’25 d’avance sur Merckx et 1’30 sur le Français Paul Gutty. Un événement unique dans les annales du Tour. Pour l’anecdote, Matignon abandonna ce jour-là sa lanterne rouge et finit le Tour 1969 en avant-dernière position.

Retrouver la suite de ce « feuilleton » dans les prochains jours.

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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