À Chamalières, le programme de renaturation de la Tiretaine dans le parc de Beaulieu vient d’être officiellement inauguré, refermant un épisode d’évolution urbaine qui s’est révélé parfois épineux sur le plan technique et tendu sur le plan des relations entre les riverains et les institutions.
Pour comprendre les enjeux du projet, il convient de remonter à la source de la Tiretaine sur la commune d’Orcines. La résurgence qui est située la Fond de l’Arbre, donne naissance à une rivière qui chemine par la Vallée de Royat dans un environnement protégé. Mais en arrivant sur la zone urbanisée et jadis industrialisée le cours d’eau est plus que malmené. D’abord utilisé pour sa force motrice, il devint vite gênant pour l’aménagement des communes et la promotion immobilière. Résultat sans appel, sur l’ensemble de son parcours, 50 % de son lit a été couvert, atteignant même 70 % sur la commune de Chamalières. Seuls quelques tronçon ont été préservés comme celui qui traverse le parc Beaulieu qui avait besoin d’être mis à jours. Il convenait de sécuriser les berges qui doivent être en capacité de contenir des crues parfois violentes, mais aussi favoriser l’écosystème car la rivière possède un potentiel écologie important. Dans cette zone on a comptabilisé jusqu’à 280 truites fario sauvages.
Reformer une rivière la plus naturelle possible
le chantier de renaturation a débuté en septembre 2023. « On a un milieu écologique vivant de part les connexions avec les zones préservées des têtes de bassin. On a une qualité d’eau, même en ville largement acceptable et cela vaut le coup de prendre soin des tronçons qui restent en ville » explique Stéphane Maneval technicien rivière à la Direction du cycle de l’eau de Clermont Auvergne Métropole « On n’a travaillé que sur les zones déjà découvertes. Le chiffrage de la découverture a conduit à des montants très importants, on s’est donc contenté de gérer les 80 mètres à ciel ouvert dans Beaulieu. On avait une rivière très artificialisée, marquée par des érosions de berge, des enrochements qui avaient basculé dans le lit, une passerelle qui pinçait les écoulements avec risques d’inondation, il y avait des sols pollués aux hydrocarbures… il a fallu se débarrasser de tout cela pour reformer une rivière la plus naturelle possible avec des talus non pas fixés par des enrochements ou du béton mais fixés par les systèmes racinaires des végétaux. Cela permet qu’il n’y ait pas d’érosion même pendant les crues. L’idée est de créer de la bio diversité dans le lit mais aussi sur les berges. »
Les arbres de la discorde sur le chantier Tiretaine-Beaulieu
« 2 à 300 personnes habitent à proximité du chantier, à quelques dizaines de mètres de la rivière. C’est vrai que quand on est arrivé avec les engins, que l’on a coupé les arbres, il y a eu une réaction épidermiques de certains riverains. Ils n’ont pas compris et se sont opposés au projet. C’est toujours impressionnant quand on commence un chantier de renaturation en coupant des arbres… on arrache tout avec des engins…c’est contre intuitif, il peut y avoir une réaction de rejet et c’est que l’on a eu sur ce chantier » reprend Stéphane Maneval qui constate une forme d’adoucissement à la fin des travaux. « Quand le chantier est livré les gens voient ce que l’on a fait et ils comprennent. Après il y a le phénomène de cicatrisation qui est assez rapide et il n’y a plus de contestation. Mais les premiers jours de chantier ont été compliqués avec les gens qui étaient attachés à ce parc. Il faut expliquer et laisser passer l’orage ! » Au final comme le souligne Louis Giscard d’Estaing, maire de Chamalières tous les arbres coupés ont été remplacés et 3 trois arbres supplémentaires non prévus sur le projet initial ont été plantés. Les opposant peuvent toujours rétorquer que des petits arbres remplacent des gros, mais leur environnement immédiat favorisera sans doute une poussée rapide.
La Tiretaine mais aussi l’Artière
La renaturation de la Tiretaine dans le parc Beaulieu a coûté au final un peu plus de 300 000 euros dont soit 44% ont été financés par l’Agence de l’Eau au titre du Contrat territorial et de l’appel à projet « renaturation des villes et des villages ». Le reste a été financé par Clermont Auvergne Métropole.
Parmi les opérations à venir dans quelques semaines, figure la poursuite de la renaturation de 130 mètres de Tiretaine, toujours sur la commune de Chamalières, au niveau des anciens entrepots frigorifiques. La Métropole a également inscrit le renaturation de 400 mètres de l’Artière en 2025 sur la commune d’Aubière.
« Les arbres de la discorde… »
Preuve encore une fois qu’en amont la communication avait été bâclée. C’est dommage, qu’il ait fallu que les riverains aient à se mobiliser après l’abattage du figuier pour obtenir des informations sur la renaturation du parc Beaulieu.
Le jeudi 18 juillet a eu lieu l’inauguration par le Maire de Chamalières et le Président de Clermont métropole, Maire de Clermont-Ferrand, de ce qui fut le « Parc Beaulieu ». Dix grands arbres abattus remplacés par des arbrisseaux, dont l’ombre manque cruellement. Un sentier devenu une horrible allée bétonnée. La construction de marches, sans rampe pour se tenir. Un chemin complètement défoncé sur un côté du parc. Nous ne voyons pas les plantes aquatiques annoncées. Les rives sont complètement inesthétiques.
Quant aux crues, un panneau apposé récemment dit qu’il peut encore y en avoir de violentes ! Il faudrait savoir : tout ce gâchis a soi-disant été fait pour les empêcher !
Or votre article, même s’il rappelle le combat que nous avons mené avec de nombreux riverains et usagers, ne donne directement la parole qu’à M. Maneval, de la Direction du cycle de l’eau de Clermont métropole, qui se permet de dire que nous sommes à présent satisfaits ! Nous rappelons que les habitants n’ont pas été consultés avant les travaux, contrairement à la réglementation. Si vous nous aviez demandé notre avis, vous auriez pu le reprendre dans votre article. Eh bien NON, nous ne sommes pas satisfaits de ce désastre écologique orchestré par Clermont Métropole avec la municipalité de Chamalières.
Et nous le redisons haut et fort.
Chantal Dupuy-Dunier et Denis Langlois