Le CDE, Comité départemental de l’eau vient de se réunir à l’invitation de la préfecture du Puy-de-Dôme pour faire le point sur la situation hydrologique du département et travailler sur les évolution des PURE, Plans d’Utilisation Rationnelle de l’Eau.
« Le comité a constaté une très bonne météo au printemps et en début d’été. Cela a permis d’avoir des conditions de stockage plus que satisfaisantes, à la fois dans la nature et dans les lieux de stockage. Nous avons pu conclure qu’il n’y aura pas de restriction d’usage de l’eau à ce stade » annonce Joël Mathurin, préfet du Puy-de-Dôme. « C’est plutôt une bonne nouvelle, la situation hydrologique est très bonne pour les eaux superficielles comme les eaux souterraines. Les lieux de stockage sont remplis de façon optimisée, ont relève 98% à Naussac. Néanmoins les actions doivent se mettre en place pour renforcer le comportement de sobriété. Ce n’est pas parce que cela va bien et qu’il n’y a pas de restriction d’usage qu’il ne faut pas être dans la sobriété ».
Redéfinir la procédure de restrictions éventuelles
« Dans le CDE, nous avons des outils de restriction en cas de besoin lorsqu’il y a de la sécheresse » reprend le préfet « Nous avons pris un arrêté cadre qui fixe les règles, à quel moment on déclenche l’alerte, à quel moment on déclenche les alertes « renforcée » ou « crise » et surtout à quel moment on progresse dans les restrictions d’usages, en matière d’eau potable jusqu’à dans certaines situations notamment en période de crise. L’arrêté avait mal vieilli car il n’était pas assez lisible. Nous avons donc mis en place notamment un système de zonage. Nous avons une zone eau potable et eau superficielle et une zone eau souterraine qui permettent d’avoir une gestion différentiée des restrictions. Nous avons accompagné cet arrêté cadre par des outils de pédagogie. Tout cela a été modernisé. Ce qu’il faut comprendre c’est que dans le CDE, sorte de parlement de l’eau, il y a l’ensemble des parties prenantes : les associations de protection de l’environnement, les agriculteurs, le monde économique et industriel, les services de l’État. Nous trouvons de l’intelligence collective, des compromis dans le débat face à la difficulté » poursuit Joël Mathurin qui se réjouit de pouvoir s’appuyer sur un outil désormais performant.
Industriels et agriculteurs sous contrôle
Comme le confirme le préfet, pour l’instant les services restent dans la pédagogie en ce qui concerne les usagers. Le site web vigieau.gouv.fr permet d’ailleurs à chacun de savoir s’il ou elle est concerné(e) ou non par des mesures de restriction. Mais il y a aussi des outils de contrôles pour les industriels et les agriculteurs. « Les contrôles que nous effectuons sont plutôt bons, les industriels comme les agriculteurs respectent les règles » confirme Joël Mathurin qui rappelle le travail accompli sur les Plans d’Utilisation Rationnelle de l’Eau qui sont des démarches volontaires, une contractualisation entre l’État et les industriels. L’idée est d’aller au delà de la réglementation en utilisant les techniques qui permettent de renforcer les économies d’eau et même si cela n’est pas une obligation légale. Les résultats sont d’ailleurs présentées en toute transparence lors du CDE. Selon le préfet, le département du Puy-de-Dôme est efficient en la matière et des économies d’eau significative seront observables rapidement.
Une gouvernance de l’eau trop éclatée selon le préfet
« Tout va bien avec l’ensemble des partenaires, néanmoins je vais prendre des initiatives pour améliorer la gouvernance de l’eau. Je l’ai déjà dit et je le redis, il y a une gouvernance trop éclatée. Il y a trop d’acteurs, trop de monde, dans la distribution et dans la gestion de l’assainissement. Il faut que l’on rationalise, que l’on soit beaucoup plus collectif et concerté dans ce que nous mettons en place notamment en ce qui concerne la solidarité, car lorsque cela va mal, il y a besoin d’interconnexion. Nous sommes en train de discuter dans un tour de table auquel participe la métropole de Clermont et j’espère pouvoir conclure à l’automne des alliances entre territoires qui seront plus lisibles et plus efficaces. La métropole devra travailler avec ses voisins pour encore améliorer les choses et participer à une efficacité globale » explique Joël Mathurin.
Un changement culturel vis à vis de l’eau
« Le changement dans le rapport à l’eau est d’abord un changement culturel » explique de son côté Guilhem Brun, directeur départemental des territoires « Ce n’est pas un changement qui doit être épisodique uniquement au moment des crises, où soudainement on se rappelle que l’eau est précieuse. Il faut que l’on change tous notre attitude vis à vis de l’eau, comme vis à vis de l’énergie ou de beaucoup d’autres choses. En réalité il faut prendre conscience de son importance, de sa rareté, un peu moins cet année mais peu importe. Il faut l’économiser pour la garder dans les réserves pour les années futures. Il y a déjà des prises de conscience qui ont eu lieu et il faut poursuivre la pédagogie tous à notre niveau. En CDE nous avons pris l’exemple des stations de lavage des voitures. Beaucoup de nos concitoyens ne savent pas que l’on a pas le droit de laver sa voiture chez soi pour un certain nombre de raison, notamment de pollution car les hydrocarbures repartent vers le milieu naturel. Nous travaillons donc avec les stations pour améliorer leur consommation d’eau à travers du recyclage. Aujourd’hui il y a vraiment des solutions qui existent et il faut que chacun s’informe, se sente responsable, même une année où l’on a moins de problèmes d’eau que les précédentes. »
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