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Thomas Fersen vient de sortir son dixième album "Un coup de queue de vache". Photo : JB Mondino
Culture Entretiens Jeudi

Thomas Fersen : “J’avance au jour le jour”

Poète accompli, Thomas Fersen sera en haut de l’affiche ce jeudi au Sémaphore de Cébazat.

Le chanteur a sorti cette année son dixième album “Un coup de queue de vache”, il y dépeint un univers singulier, un peu hors du temps, dans lequel il n’a pas perdu son âme d’enfant. Il répond aux questions de 7 Jours à Clermont…

7 Jours à Clermont : Vous fêtez cette année vos 25 ans de carrière. Comment expliquez-vous une si grande longévité?

Thomas Fersen : Ecoutez je suis le premier surpris. J’avance au jour le jour. Je suis sur un chemin sinueux et rocailleux, de façon buissonnière. Je me rends compte de temps en temps du chemin parcouru, en me retournant parfois, vite fait, pas trop longtemps. Je continue à vagabonder.

7 J. : Depuis quelques temps, on a l’impression que vous vous tournez vers une forme plus théâtrale d’expression. Pourquoi une telle évolution?

TF : Je pense qu’elle était dans ma nature profonde puisque dès le départ, dès mon premier disque, je commençais à raconter des histoires, avec un personnage que j’incarnais de plus en plus. Avec le temps j’ai été happé par la scène. Le spectacle vivant m’a transformé et a modifié mon écriture, puisqu’elle s’est dirigée vers lui exclusivement. Mes chansons sont faites pour le spectacle. Plus ça va, plus j’aime raconter et maintenant j’incarne des textes sans les chanter, ils viennent émailler le spectacle. Effectivement, il y a quelque chose qui me tire de plus en plus vers le théâtre. Enfant, je n’avais pas vocation à être chanteur, c’est arrivé par un concours de circonstances. Par contre, tout jeune, je jouais dans ma chambre des scénettes, porte fermée et en secret. Ma vocation était peut-être là, et la vie, à force de travailler, a fini par me ramener vers ce qui devait être mon destin. (Rires)

« Je n’aime pas dire les choses directement »

7 J. : A l’exemple du morceau qui donne le titre à votre dernier album, où vous racontez l’histoire d’un coq qui finira dans un chaudron, pourquoi vos chansons comportent-elles différents degrés de lecture?

TF : Sans doute parce que je possède cet esprit de la métaphore et  que je n’aime pas dire les choses directement, mais plutôt par délicatesse. C’est aussi pour agrémenter mon récit de visages cocasses, colorés, sombres aussi parfois, graves, satiriques. Pour peindre, j’utilise des images riches, l’imagerie animale et de la mort aussi, et via l’utilisation d’accessoires vestimentaires qui évoquent des personnages. Le chapeau est déjà quelqu’un. Il y a aussi cette façon que j’aie de baptiser les objets

7 J. : Quelle est la forme d’accompagnement musical que vous avez choisi pour cette tournée? Est-ce habituel?

TF : Non, c’est la forme du disque, à savoir un quatuor à cordes, dans lequel on a introduit, à la façon du renard dans la basse-cour, un cinquième instrument à cordes, populaire, qui vient un peu semer la pagaille dans ce quatuor bourgeois. Cela ressemble à la manière dont je fais entrer des mots populaires dans des rimes riches,  ces personnages de rue qui mènent la vie de château et cette contradiction très française entre l’illusion d’avoir fait la révolution et le goût bien ancré du château.

« Clermont-Ferrand, c’était la grande ville… »

7 J. :  Vous êtes déjà venu au Sémaphore de Cébazat. Y avez-vous un souvenir particulier?

TF :  Je me souviens très bien de la salle, de l’endroit où elle se trouve, et des gens qui y travaillent. Clermont-Ferrand est une ville dont j’ai entendu parler quand j’étais enfant parce que mes parents étaient natifs de Roanne. Clermont-Ferrand c’était la grande ville, et bien souvent les fils de paysans quittaient leur ferme pour devenir ouvriers, probablement chez Michelin. Cela fait partie de mon monde, de mon imaginaire, puisque je ne faisais que l’imaginer. Grâce à mon métier j’ai pu découvrir cette ville.

7 J. : Que diriez-vous, en quelques mots, à quelqu’un pour lui donner envie de venir voir votre spectacle?

TF : Je lui dirais : laissez-vous aller à votre curiosité enfantine, pour découvrir quelque chose que vous ne connaissez pas.

Thomas Fersen en concert  jeudi 16 novembre à 21h, au Sémaphore de Cébazat, rue d’Aubiat

 

À propos de l'auteur

Catherine Lopes

Journaliste diplômée de l’Ecole de Journalisme et de Communication de Marseille, Catherine arrive en Auvergne en 2006 et fait ses armes sur Clermont Première. Après plusieurs années de collaboration,  elle découvre ensuite le monde de la pige et travaille pour plusieurs sociétés de production. Elle écrit aussi pour le web et fait de la radio. Véritable touche à tout, Catherine aime avant tout raconter des histoires.

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