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Entrée des Thermes de Royat / Photo 7 Jours à Clermont
Entrée des Thermes de Royat / Photo 7 Jours à Clermont
Économie

Thermes de Royat : reprise confirmée

Aux Thermes de Royat, la saison 2022 se referme aujourd'hui, 5 novembre. Cette année aura été marquée par le retour des curistes, malgré tout moins nombreux qu'avant la pandémie mais aussi par la crise sociale et énergétique qui affecte l'établissement.

Alors que la saison thermale 2022 de Royat prend fin ce samedi 5 novembre, l’heure est au bilan. « Depuis 2019 nous n’avions pas pu choisir nous même les dates d’ouverture et de fermeture » explique Dominique Ferrandon, qui a du composer durant les trois saisons précédentes avec les contraintes sanitaires du Covid. Même si le port du masque reste encore obligatoire dans l’établissement, les chiffres annoncés prouvent la reprise de l’activité. « Nous avons accueillis 5 650 curistes cette année, soit 1 500 de moins qu’en 2019 mais 1 000 de plus que pour l’année 2020. Mais certains curistes fidèles ne sont pas revenus pour diverses raisons souvent liées aux risques et aux effets associés à la pandémie. En revanche nous comptabilisons 30% de nouveaux curistes, souvent plus jeunes, dont 40% sont puydomois et 2/3 résidents de la métropole. Ces nouveaux clients ont intégré les bienfaits de la médecine thermale sur la santé et sur le bien-être, une notion importante depuis le Covid. Ils passent généralement par les mini-cures », ajoute le directeur des Thermes de Royat et du Spa Royatonic. Comparativement aux autres sites du groupe Valvital, Royat se situe dans la moyenne haute, mais comme l’explique le directeur, avec 6 000 curistes il n’est pas possible d’être bénéficiaire. Un minimum de 7000 est requis pour atteindre l’équilibre. Pour l’année 2022 et sur les deux activités, le groupe réalisera tout de même 5 millions d’euros de chiffres d’affaire.

Curistes de retour mais difficultés de recrutement des saisonniers

Selon le directeur, il faudra encore deux ou trois ans avant de retrouver le nombre de curistes d’avant Covid, mais une autre problématique est apparue cette année, la difficulté à recruter des saisonniers. Valvital emploie 15 permanents pour l’administratif, 55 CDI pour Royatonic et doit faire appel aux saisonniers pour la saison thermale. Cette année ils étaient 80 recrutés dans des conditions assez difficiles. Dominique Ferrandon constate les effets de la réforme Pole Emploi qui impacte assez fortement les revenus en période d’inactivité. Résultats, certains saisonniers préfèrent se tourner vers des emplois durables, alors qu’ils sont fidèles aux Thermes depuis 20 ans, au détriment des candidatures et du maintien sur les postes. A cela est venu s’ajouter la crise du carburant qui n’est pas sans effet sur le pouvoir d’achat des saisonniers dont la rémunération est proche du SMIC. Finalement, les Thermes se retrouvent dans la même situation que l’hôtellerie et la restauration. Du travail il y en a, des candidats de moins en moins.

Épineux problème de la gestion de l’énergie

Pour le directeur, la période n’est pas simple à gérer. Alors qu’il travaille sur un prévisionnel 2023 d’environ 6 300 curistes, il voit également les factures d’énergie s’envoler. « En 2019 nos factures gaz et électricité représentaient 630 000 €, en septembre dernier ces même factures se rapprochaient d’1,2 million, heureusement, nous avions négocié des achats groupés qui ont fait office d’amortisseur » explique-t-il. Mais qu’en sera-t-il l’an prochain ? Comme beaucoup d’entreprises un plan de frugalité est appliqué mais ses effets à moyen terme sont assez limités. Difficile de faire baisser le coût d’exploitation de Royatonic alors que le parc immobilier des thermes heureusement fermé en hiver est une passoire thermique. Sur le plus long terme l’avenir s’éclaircit avec le raccordement au réseau de chaleur métropolitain et des études sur la récupération de quelques degrés d’eau chaude naturelle utilisées pour les cures. Mais d’ici là, la direction de Valvital compte, sur des interventions de l’État, s’interrogeant, malgré tout, sur la fameuse dette.

Des incertitudes mais aussi des projets

Pour l’année à venir, l’inquiétude stagne donc sur les problèmes économiques, énergétiques et sociaux mais les projets sont toujours d’actualité. Avec 120 000 entrés Royatonic reste sur une tendance à la baisse en comparaison des belles années d’avant crises, mais pour ce qui est des cures, les espoirs restent permis avec déjà plus de 1700 réservations pour la prochaine saison, sachant qu’un nouveau client sur deux revient. 100 000 euros de travaux sont validés pour l’intersaison et deux projets sont déjà initiés : le recrutement de nouveaux médecins et la réorganisation du bâtiment de la place Allard avec des services mutualisés et une boutique.
Les 32 millions d’investissement annoncés par le PDG de Valvital, restent d’actualité même si le calendrier initial a un peu bougé et les réponses aux demandes d’aides publiques toujours en attente. L’évolution de Royatonic est programmée sur 2023, alors que la grande transformation des Thermes est remise à 2024 sachants que le programme peut encore être bousculé, si l’économie du BTP et les études de sol préalables se mettent en travers du chemin.

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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