« C’est dommage de faire une montée aussi mythique sans spectateurs. Le lieu est extraordinaire mais le Tour c’est le public. C’est ce qui nous fait vibrer ! » Propos partagé par Thibaut Pinot et David Gaudu même si le patron du Tour Christian Prudhomme noyait gentiment le poisson en affirmant que les coureurs étaient ainsi plus libres de leurs mouvements dans cette ascension emblématique.
Silence et solitude
Ce serait faire injure à tous ceux qui ont œuvré à ce retour que d’oublier le travail accompli afin de faire aboutir le projet en respectant les impératifs environnementaux et sécuritaires. Mais quand-même. Partageant le délire populaire et l’ambiance de feu qui accompagnaient les coureurs dans la montée sur Orcines et jusqu’au parking du Panoramique…quel désarroi pour les 8 millions de téléspectateurs de retrouver soudain les duettistes Vingegaard- Pogacar dans un désert de silence d’une infinie tristesse. On se serait cru revenu aux fantomatiques soirées covidesques du stade Michelin.
« Je me suis retrouvé dans le dur dans cette montée, face à moi-même. J’ai cherché des repères…et vu seulement des gendarmes tous les 20 ou 30 mètres ! » Et Romain Bardet d’ajouter « ça ne faisait pas Tour de France…il manquait la ferveur populaire jusqu’au sommet ! »
Emporté par la foule…
Une ferveur qui d’ailleurs déborde un peu partout sur la route du Tour où le public apparaît de plus en plus jeune, plus virulent aussi et parfois un brin alcoolisé comme l’ont remarqué bon nombre de suiveurs, les cols se transformant régulièrement en boîte de nuit à ciel ouvert. « On se fait déborder par un nouveau public ! » avoue Thierry Gouvenou, le directeur technique du Tour.
Pourvu qu’ASO n’ait pas l’idée, comme pour le Dakar, de délocaliser le Tour en Arabie Saoudite… Quoi qu’il s’en dise, le joyeux binz qui fait kiffer les acrobates sur deux roues se frayant une trajectoire dans la foule fait partie des allégories du Tour, au même titre que l’incontournable caravane publicitaire, abreuvant la foule de ses goodies, sans laquelle l’évènement ne serait pas ce qu’il est.
Partition inachevée
Alors, ‘’one shot’’ le puy de Dôme sans aucun spectateur ou un prochain retour aménagé ? « L’expérience devra quand-même être renouvelée » souhaite Romain Bardet « pourquoi
pas en utilisant la voie ferrée ? » Les idées vont bon train.
Au-delà de sa déception sur les pentes d’un volcan trop endormi, l’enfant de Brioude sera resté sur un goût amer d’inachevé en chutant sévèrement dans la descente du col de Saxel entre Annemasse et Morzine. Alors 12e au général au départ de cette 14e étape, Romain sortait du Tour avec une commotion cérébrale, pas trop grave heureusement puisque remis en selle pour la Clasica San Sebastian de fin juillet. Entre temps, il aura pu profiter de sa famille sur les hauteurs de Royat où il paye ses impôts pour un salaire avoisinant les 2M€ annuels (1).
Loin de l’Auvergne, Julian Alaphilippe est un contribuable plus favorisé dans la principauté d’Andorre où il réside depuis quelques années.
Prendre de la hauteur
Tout comme la pression atmosphérique la pression fiscale y est moindre avec une TVA à 4,5% et un impôt sur le revenu plafonné à 10%. C’est toujours ça de gagné avec un salaire annuel de 2,3 M€ (1) versé par son équipe Soudal-Quick Step dont le patron Patrick Lefévère s’agace un peu lorsqu’il fait remarquer que « Julian a un salaire de champion mais il doit confirmer qu’il en est toujours un ! »
Le problème, c’est que très marqué par les conséquences de sa terrible chute d’avril 2022 sur Liège Bastogne-Liège avec plusieurs fractures et un pneumothorax, Julian Alaphilippe n’a visiblement pas retrouvé les ‘’cannes’’ de ses années Arc-en-ciel. Notre double champion du monde a beaucoup essayé au fil du Tour mais sans jamais réussir, ni sur les étapes ni au classement général, 8e français à 2h 25’ 43’’ du Danois volant.
Peut-être Julian avait-il déjà en tête les championnats du Monde du 6 août, retenu pour ce rendez-vous écossais en compagnie de son équipier Clermontois de Soudal-Quick Step Rémi Cavagna.
Sorties de route
Si Alaphilippe n’est pas le seul sportif de haut niveau à apprécier la sérénité andorrane, d’autres ont choisi la plus clinquante principauté de Monaco. Tel l’extraverti Peter Sagan gaulé par la police locale trois jours avant le départ du Tour pour conduite en état d’ivresse sur un scooter et, récidiviste, condamné à trois mois de prison avec sursis. Fantomatique 127e du Tour, c’est son équipe TotalEnergie qui devait être contente.
Voilà qui nous amène à une remarque hors vélo à propos des affaires judiciaires en tous genres qui ne cessent d’alimenter l’actualité pseudo sportive.
« Parmi les fondations de notre société, la notion la plus importante est celle du pardon ». C’est par cette leçon de morale dans une lettre ouverte que le propriétaire du Biarritz Olympique Louis-Vincent Gave justifiait début juillet le recrutement de l’ex-futur clermontois Mohamed Haouas, au grand dam de nombreux supporters basques. Et voilà qu’un autre pilier biarrot Zakaria El Fakir vient d’être placé sous contrôle judiciaire pour ‘’violences habituelles’’ sur sa compagne. La première ligne du BO joue groupée.
Suivez la voix
Et un clin d’œil ovale du côté de l’omniprésent Antoine Dupont, unique star du XV de France et probable figure de proue du futur VII tricolore pour les Jeux de Paris 2024.
Partenaire attitré de plusieurs entreprises, le numéro 9 toulousain est aussi ambassadeur de la SNCF dont il sera la voix pendant la Coupe du monde de Rugby pour annoncer les départs et arrivées des trains. Il annoncera aussi les retards et, du coup, on risque fort de l’entendre assez souvent en gare de Clermont en attendant les trains de Paris !
(1) Source : Sportune
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