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Photo Thibault Feuillade.
Mardi

Serge Camaille ou le bonheur de l’écriture

Son livre L'enfant du Carladès vient d'obtenir le Prix Arverne 2018. Rencontre avec Serge Camaille, écrivain clermontois, devenu romancier sur le tard.

Il y a longtemps, finalement, que nous nous connaissons. Vingt ans ? Peut-être trente ? Serge Camaille a beaucoup bougé tout au long de sa vie professionnelle. Il fut journaliste pigiste, avant de devenir commercial, au sein de journaux gratuits, puis responsable d’une radio locale. Autant de situations où nous nous sommes côtoyés. C’est maintenant, probablement, qu’il s’épanouit pleinement, devenu écrivain sur le tard à l’heure où d’autres songent davantage à préparer leur retraite. Cette vie, sans Dieu, ni maître, sans autres contraintes que celles que l’on se fixe soi-même, cette vie libre, d’affranchi, semble lui convenir à merveille, comme si c’était là le secret de la jeunesse, non pas éternelle mais tout au moins retrouvée. Une liberté atteinte, une liberté méritée ?

« Une liberté, certes, mais aussi un vrai bonheur » estime-t-il. « En réalité, je fais aujourd’hui ce à quoi j’aspirais depuis longtemps. La vérité est que j’ai toujours écrit, ou presque, des poésies, des chansons. J’en écris d’ailleurs encore, de temps en temps. Après, il faut un certain courage pour se lancer, se jeter à l’eau. Il n’était pas question pour moi de publier à compte d’auteur, il me fallait la caution d’un éditeur…. » 

Des récompenses

Le P’tit Berlaudiot, il y a cinq ans, fut donc son tout premier livre publié, aux Editions Marivole. Un essai rapidement transformé puisque le roman reçut le prix Catherine de Médicis du premier roman en 2015. Cette histoire d’un enfant autiste au début des années 60, plantée dans le décor du Berry, le pays de George Sand et d’Alain-Fournier, a su émouvoir le public et rencontre aujourd’hui encore un joli succès. Il est même étudié dans certains établissements scolaires où il arrive à l’auteur d’intervenir.

Depuis Le P’tit Berlaudiot jusqu’à L’enfant du Carladès, qui a reçu il y a quelques semaines, le Prix Arverne 2018, remis par la Ligue Auvergnate à Paris, Serge Camaille a publié huit romans et dix neuf livres, au total. Et l’auteur est aujourd’hui sous contrat avec deux éditeurs, De Borée à Clermont et Marivole à Romorantin, son pays de naissance. « Pour Marivole, j’écris surtout des livres qui se déroulent en Sologne ou dans le Berry, des histoires nostalgiques ou biographiques. Chez De Borée, il s’agit plutôt de récits ancrés dans le terroir, autour d’une intrigue » explique-t-il.

La naissance d’un livre    

Au tout début, Serge Camaille imagine un personnage. Il l’esquisse, le dessine, le structure. Puis il déroule, autour de lui, une histoire et l’installe dans un décor, une époque. « L’aspect humain est primordial, c’est vrai » avoue-t-il. « A tel point que je suis très vite en empathie avec mes personnages, même s’il n’ont pas que des qualités, et certains lecteurs me le reprochent parfois. » Chaque matin, avant même que l’aube ne pointe le bout de son nez, il se retrouve ainsi devant son ordinateur, construisant son méthodiquement son histoire page après page. « C’est l’heure tranquille, celle où personne ne me dérange, celle du grand silence… » Pendant trois heures, les mots s’emboitent, les phrases s’enchaînent. « Je m’efforce d’écrire les livres en moins de six mois, pour rester en phase avec mon histoire et éviter de succomber à d’autres idées, d’autres histoires qui pourraient prendre le dessus. » Plus tard dans la journée, d’autres activités  l’occuperont : réécriture, lecture, réception de manuscrits puisqu’il est également directeur de collection au sein des Editions Marivole.

Demain

Amoureux de Giono, de Simenon et de John Irving, amateur de Frédéric Dard (il a d’ailleurs déjà écrit un polar), Serge Camaille a, dans ses tiroirs, plusieurs romans d’ores et déjà rédigés (« peut-être par peur de manquer, comme les écureuils accumulent des noisettes… »). Son prochain livre, Le paysan sans vache , sortira en octobre aux Editions De Borée. L’écrivain n’imagine plus s’arrêter. Pourquoi s’arrêter lorsqu’on a trouvé son équilibre et son chemin de vie ?

 

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

2 Commentaires

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  • J ‘ ai bien aimé le petit Berlaudiot , dommage que la fin se termine bizarrement , on reste sur notre faim , sur une page , il parle a son frére de la rencontre avec Héléne et sur la page suivante , il est marié et a un enfant , j ‘ ai pensé qu ‘ il manquait des pages , mais bon , je vais acheter le prochain .

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