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Mardi Santé

Le CHU au coeur de la lutte contre les addictions

Ce mardi 26 juin est la journée mondiale contre l’abus et le trafic de drogues. Au CHU de Clermont-Ferrand, un service est dédié à l’accueil de patients dépendants, il s’agit du département d’addictologie.

3000 personnes par an. C’est le nombre de patients accueillis dans le service d’addictologie au CHU Gabriel-Montpied de Clermont-Ferrand. Ici, sont pris en charge des malades qui présentent des pathologies addictives. Tabac, alcool, drogues, médicaments, jeux vidéos ou jeux de casino sont les dépendances les plus fréquemment traitées.

Un accueil inconditionnel et bienveillant

Selon le professeur Georges Brousse, responsable du service d’addictologie au CHU de Clermont-Ferrand, et aussi Président régional de l’ANPAA (Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie), il n’est pas simple de définir un profil type pour les personnes dépendantes. Il explique : “On pense que l’addiction se définit par un symptôme commun, la perte de contrôle répétée vis à vis d’une substance ou d’un comportement. Les individus ont du mal à contrôler la prise d’une substance. Ils ne peuvent pas s’empêcher de prendre de l’alcool ou de sniffer de la cocaïne. Cette perte de contrôle est commune à toutes les maladies. Ensuite, qu’est-ce qui fait que l’on devient addict? C’est lié à des individus plus vulnérables que d’autres, du fait de la génétique, de l’histoire de leur vie ( maladies, traumatismes), ou de l’environnement”. Dans le service d’addictologie, toute une équipe de soignants est à l’écoute des patients : des sophrologues, des nutritionnistes, des moniteurs d’éducation physique, des psychologues, des médecins somaticiens, des psychiatres, des infirmières, et des travailleurs sociaux. A chaque fois, ils veillent à accueillir le patient de façon inconditionnelle et bienveillante. Le professeur Georges Brousse indique : “Dès qu’un patient appelle, qu’il soit toxicomane ou dépendant à l’alcool, il faut pouvoir le recevoir et discuter avec lui de ce qu’il souhaite vis-à-vis de sa dépendance. En fait, l’accompagnement doit se faire en essayant, quelle que soit la substance, de minimiser les risques. Plus le patient fait le choix de sortir de son addiction, plus on va lui offrir des armes thérapeuthiques. Elles sont de 3 ordres : psychothérapiques, chimiothérapiques et sociaux”.

Une résurgence de la cocaïne

Ainsi les soignants aident les patients à comprendre leur dépendance à un produit et mettent en place des stratégies pour éviter d’être confronté à une substance et mieux gérer des situations. Ils essayent également de déceler les pathologies mentales associées, comme la dépression ou les troubles bipolaires. Les médecins soignent des pathologies de type stress post traumatique : ainsi, ⅔ des patients héroïnomanes présentent des traumatismes d’abus ou de violences dans l’enfance. Le professeur Georges Brousse constate une résurgence de la cocaïne, prise de façon festive dans les discothèques et qui n’est plus réservée au milieu du show-business et des traders. “ L’alcool reste la drogue la plus responsable de dommages dans le monde même si le cannabis est très consommé, avec un risque addictif comparable à l’alcool. Sur 8 millions de consommateurs d’alcool réguliers, 2 millions sont en difficulté avec ce produit. La prohibition est un moyen qui n’a jamais fait la preuve de son efficacité et la libération totale des substances comporte des risques importants pour la société. Il doit y avoir un encadrement des prises de produits, comme on le fait pour le tabac et l’alcool. Énormément d’argent en jeu et  la régulation étatique se révèle nécessaire” conclut-il.

 

CHU Gabriel-Montpied
58 Rue Montalembert, 63000 Clermont-Ferrand
04 73 75 07 50

À propos de l'auteur

Catherine Lopes

Journaliste diplômée de l’Ecole de Journalisme et de Communication de Marseille, Catherine arrive en Auvergne en 2006 et fait ses armes sur Clermont Première. Après plusieurs années de collaboration,  elle découvre ensuite le monde de la pige et travaille pour plusieurs sociétés de production. Elle écrit aussi pour le web et fait de la radio. Véritable touche à tout, Catherine aime avant tout raconter des histoires.

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