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Sémaphore : en attendant novembre…

Si la programmation de la saison 2020-2021 est fin prête à Sémaphore, son directeur Hervé Lamouroux reste prudent devant la situation sanitaire. Les trois coups devraient néanmoins être portés avec le Festival "Sémaphore en chansons".

En ce début d’après-midi de la fin juillet, le parking de Sémaphore, écrasé de chaleur, n’accueille que deux voitures. A l’heure des vacances estivales, on est loin évidemment de l’ambiance des grandes soirées de spectacle. Si une partie de l’équipe (7 salariés au total) profite légitimement de la période pour se dorer la pilule, Hervé Lamouroux, le directeur et programmateur, use de l’ordinateur et du téléphone pour préparer la prochaine saison. Sans trop savoir, en réalité, de quoi demain sera fait. « Nous avons adopté une nouvelle identité visuelle pour cette année : il s’agit d’une femme qui, entre autre, porte à l’oreille une circassienne pendue dans le vide. Par hasard, cette image reflète notre situation face à l’épidémie de Covid-19 qui est celle de toutes les salles de spectacle. Les choses avancent, elles se calent; et puis elles se défont et s’écroulent. Nous évoluons un peu dans le flou. Aujourd’hui, notre programmation est fin prête. Mais qu’en sera-t-il à la rentrée ? »  Au-delà de la situation de Sémaphore, le directeur s’inquiète pour l’ensemble de la filière artistique qui pourrait bien se retrouver fragilisée sinon à terre.  » De nombreuses tournées sont annulées, les dates supprimées. Donc des salles vont fermer. Etant subventionnés, nous ne sommes pas en première ligne mais toute l’économie du spectacle risque d’être durablement impactée » explique-t-il.

Un nouveau rendez-vous tous les mois

Comme John.

Après vingt années passées à Lempdes (dont quatorze à la tête de la 2Deuche), Hervé Lamouroux est arrivé en janvier denier à Sémaphore où il a succédé à Jacques Madebène. « Sémaphore est le plus gros lieu culturel de la métropole, hors Clermont. C’est une autre dimension que la 2Deuche. Pour moi, c’est une nouvelle aventure, une forme de challenge d’autant que mon prédécesseur a laissé une empreinte forte. Mon idée est d’apporter ma touche personnelle, d’amener des nouveautés, sans remettre en cause l’identité de la salle, les grands équilibres. Ce doit être quelquechose comme le changement dans la continuité » souligne-t-il. Chansons et musique, en général, resteront les locomotives d’une ligne artistique pluri-disciplinaire, intégrant le théâtre, le cirque, la danse ou encore l’humour. « On est à la fois sur des artistes connus et sur des talents en devenir. Les uns procurent l’éclairage aux autres  » estime Hervé Lamouroux. A propos d’émergence, Sémaphore lancera cette saison une nouvelle séquence mensuelle consacrée aux jeunes artistes prometteurs. « Ce sera un rendez-vous gratuit, dans la grande salle, fixé à 18h30. En parallèle, l’idée sera aussi d’accompagner les artistes au-delà de l’événement. Le duo Comme John ou encore Louis Delayre feront partie des premiers invités de la formule. »

Olivia Ruiz à Sémaphore, le 17 mars.

Conquérir les Clermontois

Au total une cinquantaine de dates est prévue pour cette saison 2020-2021 qui reprendra quelques spectacles reportés du fait de la crise. « Nous profitons de l’actuelle incertitude pour effectuer des travaux, cet été et jusqu’au mois de novembre. Ils étaient de toutes façons prévues. Et nous croisons les doigts pour pouvoir démarrer début novembre avec Sémaphore en Chanson » précise Hervé Lamouroux. Jeanne Added, Pomme mais aussi Miossec et Yaël Naim feront partie du casting de ce festival international qui défend les chanteurs, compositeurs et interprètes francophones. D’Olivier Ruiz à Lisa Simone, du chorégraphe Ousmane Sy  à Gaspard Proust, de la Compagnie The Rat Pack à l’Agence de Voyages Imaginaires, la saison s’annonce riche et foisonnante. Mais Hervé Lamouroux se veut prudent devant les incertitudes liées à l’épidémie et les retournements de situation éventuels. Une chose est sûre, toutefois, le nouveau directeur souhaite séduire de nouveaux publics. « Les Clermontois imaginent le lieu comme assez loin de chez eux. En réalité, il n’y a qu’un panneau entre Cébazat et Clermont. Le but, c’est de les inciter à franchir notre porte, une première fois… »

Plus d’infos sur www.semaphore-cebazat.fr

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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