Fin du XIXème siècle: un capitaine de l’armée US doit escorter, vers son pays d’origine, un grand chef indien et sa famille. Auparavant, il aura recueilli une veuve qui a assisté au massacre de toute sa famille. La patrouille va connaître mille aventures . Tel est l’argument de Hostiles de Scott Cooper, western sombre et crépusculaire, dirigé par Scott Cooper qui n’est pas un manchot. Cette vision de l’Ouest, peuplé de crapules de tous ordres se déroule selon les codes de ce genre magistral et devenu rare sur nos écrans. Les paysages sont superbes et les acteurs excellents. Par ailleurs, Cooper nous offre un cheminement des âmes qui rythme cette chevauchée sauvage. Malgré quelques longueurs, Hostiles est à voir de toute urgence pour retrouver la route de l’Ouest! Et les acteurs sont tous excellents.
L’Italie, juste pour le soleil
Pour trouver le soleil qui manque tant en cette période sombre ,les spectateurs et les critiques se sont rués pour se rincer la rétine en Italie avec un film archi couronné nommé Call me by your name qui aurait mérité le titre déjà utilisé par Jean Yanne : Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Luc Guadagnino nous convie à partager la vie d’une famille très riche et très cultivée qui passe un été merveilleux dans une demeure du XVIIème siècle. Il y a là, entre autres, un jeune homme joué par l’incontournable Thimothée Chalamet qui passe son adolescence entre désirs multiples et lectures en latin. Arrive un bel américain, Armie Hammer et ce qui devait arriver se produit. La première heure est agréable et l’on s’approche naturellement de l’écran pour bénéficier du merveilleux soleil italien et puis ça se gâte. Scènes d’amour très démonstratives, longueurs incitant à une bonne sieste avant un final très consensuel fait pour susciter les applaudissements d’un public indulgent. Hélas, tout est trop snob et sans arêtes et la morale du film pourrait être la devise de Fernand Raynaud : « Il vaut mieux être riche et en bonne santé que pauvre et malade »
Quand horreur rime avec erreur
Il était attendu le nouveau Guillermo Del Toro, l ’homme qui a renouvelé le cinéma fantastique mais sa Forme de l’eau donne dans un simplisme navrant. C’est l’histoire de la belle et la bête, mêlée à King-Kong et, pour faire dans la cinéphilie, L’étrange créature du lac noir du regretté Jack Arnold. En bref, la Créature, assez dégoulinante et hurlante, va devenir amoureuse d’une femme de ménage muette (Le mutisme est-il monstrueux ?) et va être persécutée par des horribles russes et américains, avec en prime un super vilain incarné par l’acteur le plus laid d’Hollywood, Michael Shannon .Tout cela serait acceptable dans une série Z, mais Del Toro nous offre en prime une photo glauque à dominante verte et adopte un style qui nous fait penser irrésistiblement à Jean-Pierre Jeunet. Un trait d’humour involontaire: la créature ne peut survivre que dans l’eau salée et hurle quand sa baignoire manque de sel, que la belle lui fournit avec largesse. Au final, le monstre s’enfuit avec sa belle, en plongeant dans un fleuve, qui manque de sel évidemment…
Moralité: Go West, my friends.
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