Comment réussir à faire bondir de 75% la fréquentation de Roland-Garros pendant la semaine des qualifications jusqu’alors peu attrayante ? Proposez des billets de 10 à 20 € la journée, faites couler la bière à flot, et le tour est joué. Bon d’accord, le public parfois un brin aviné, très démonstratif et carrément irrespectueux, pouvait donner à penser qu’on était tombé dans la fête du slip. Il faut savoir ce que l’on veut. Passé ce bon moment de convivialité, changement de décor pour la suite du tournoi.
Respect ?
« Ceux qui ne viennent pas sont ceux qui ne payent pas ! ». La remarque, devenue récurrente dans les allées de Roland-Garros au fil des dernières années, a encore sauté aux yeux des téléspectateurs du tournoi 2023. La deuxième demi-finale homme se déroulant dans un Central à moitié vide alors que Ruud et Zverev s’y affrontaient officiellement à guichets fermés.
A 100 000€ la loge de six places pour la quinzaine ou à près de 1000€ le siège d’une demi- finale, on est en droit de penser qu’il y a de l’argent qui se gaspille. Si les étages du Court Philippe-Chatrier sont peuplés de passionnés adeptes du sandwich pour ne pas perdre une miette des échanges entre les stars mondiales de la raquette, ce sont essentiellement les loges du ‘’monde d’en bas’’(le monde à l’envers) qui crient misère. Point n’est besoin d’aller bien loin pour débusquer les heureux bénéficiaires des packages d’hospitalités offerts par les entreprises partenaires de l’évènement. Juste derrière les murs de l’arène, les déjeuners à table servis à l’abri de l’agitation populaire avec champagne et petits fours, font passer le business avant la sueur.
Respect (encore) ?
Aux premières loges pour le sacre de Djokovic il en fut quand-même qui tinrent leur rang, toujours prêts à faire la une des gazettes, ainsi Kylian Mbappé et sa montre fétiche à 16 800€ (celle du Serbe bondissant est à 25 000).
Plutôt souriant le Kylian qui avait fait grincer les dents de Clermont-ferrand huit jours plus tôt devant la caméra de Canal+. C’était juste à l’issue de la victoire clermontoise (3-2) au Parc des princes face au PSG en clôture de la Ligue 1. Bien sûr que Paris n’avait pas besoin d’une victoire pour décrocher un nouveau titre, bien sûr que la pensée des parisiens allait tout naturellement à leur deuxième gardien Sergio Rico gravement accidenté en Espagne.
Mais pas un seul mot sur l’adversaire avant de balancer tout net : « qu’on ait pris 22 à zéro, aucune importance ! L’important était l’hommage à Rico… » L’hommage fut donc de perdre sous un maillot spécial floqué Rico. Mbappé et ses équipiers n’auraient-ils pas fait meilleur honneur au maillot et rendu plus bel hommage à leur gardien en gagnant ce match et en affichant un peu de respect à l’adversaire auteur d’une étonnante saison ?
Au fait, quel rapport peut-il y avoir entre un ex-speaker du stade Montpied, l’auteure- compositrice-chanteuse franco-malienne Aya Nakamura…ou Johnny Hallyday ?
Johnny en fin de carrière avait défrayé la (petite) chronique en clamant « Bonsoir Clermont-Ferrand !»…sur la scène du Zénith de St Etienne. Plus récemment, sur les planches de la Halle Tony-Garnier de Lyon, Aya Nakamura s’était fendue d’un « Ca va Bordeaux ? ». Toutle monde en avait bien rigolé.
Les Jérôme dans le viseur
Mais qu’un jour d’hiver au Montpied, Jérôme Gallo ait conclu une interview d’avant-match avec un musicien par « rendez-vous à la mi temps sur cette pelouse du stade Michelin » Damned, là, ça ne rigole plus ! Comme déjà on lui faisait comprendre qu’il avait du mal à se débarrasser de son costume Cetelem originel (stéphanois de naissance, il fut auparavant le speaker des Verts), exit Jérôme qui réservera donc son micro à la maison jaune et bleu. Mais pas seulement puisqu’il officiera à Geoffroy-Guichard et à l’OL stadium pour la coupe du monde de rugby.
Ce ne fut d’ailleurs pas une bonne saison pour les Jérôme du CF63 puisque dès le mois d’août le conseiller number one du président avait pris un aller sans retour pour son canton suisse. Peut-être qu’aux yeux d’Ahmet Schaefer, Jérôme Champagne se faisait-il trop mousser ? La justice helvétique a saisi le dossier, le banni ayant décidé de demander réparation au président-propriétaire du CF63. Le foot c’est toujours Dallas…même parfois à Clermont.
Côté petites histoires qui font les grosses emmerdes on aurait pu aussi se lancer dans l’exégèse d’une affaire Haouas dont l’ASM n’avait pas besoin au vu des dossiers encombrant déjà les tiroirs de ses avocats. La justice dira ce qu’elle voudra mais la morale peut-elle donner tort au club de déclarer son ex-future recrue persona non grata ?
Respect !
Loin de ces agitations estivales, l’inaltérable grimpeur Marc Batard, que nous avions laissé il y a deux mois sur le chemin de Katmandou et de l’Everest, a regagné ses pénates dans les Combrailles. Sur les pentes de l’Everest, les intentions et les objectifs peuvent changer aussi vite que la météo. Faute de pouvoir achever la pose des quelques centaines de mètres de cordes nécessaires à sécuriser le contournement du glacier Khumbu, tueur d’alpinistes et surtout de sherpas, l’équipe Batard a modifié sa stratégie. Ce sont finalement 500 barreaux en fer à béton qui seront fixés sur quatre murs rocheux ouvrant une nouvelle voie sur la trajectoire vers le sommet. Un élément de sécurisation face à la problématique évoquée par Marc Batard :
« Pour des raisons financières, les autorités népalaises accordent trop de permis pour l’ascension de l’Everest. Il y a d’autant plus de sherpas sur les pentes dont une partie ne possède pas la technique parfaite pour l’escalade, d’où le nombre d’accidents et de morts. » 17 victimes dénombrées au fil de ce printemps 2023, dont certaines demeurent figées sous la glace.
La mise en place du barreaudage, destiné avant tout à sécuriser l’ascension des sherpas lourdement chargés, sera rendue possible grâce au partenariat établi avec l’entreprise allemande Festool, spécialiste de l’outillage électroportatif et pneumatique professionnel.
L’équipe Batard, avec deux français et plusieurs sherpas népalais, sera à pied d’œuvre à l’automne prochain et au printemps 2024 avant l’inauguration par une cordée d’alpinistes indiens.
Marc Batard, qui sera entré dans sa 73 ème année, aura peut-être le plaisir d’une nouvelle rencontre avec Kilian Jornet, légende vivante de l’Ultra-Trail et de l’alpinisme. Ils viennent de se croiser là-bas (ou plutôt là-haut) alors que l’espagnol, engagé sur une voie inédite entre le Lhotse et l’Everest, venait de sortir sain et sauf d’une coulée de neige qui l’avait emporté sur 50 mètres et de renoncer finalement à toucher un sommet qu’il connait déjà. Commentaire de Kilian : « Dommage mais l’ascension a été parfaite » Ce Kilian là, c’est la classe !
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