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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Quand la liberté soufflait sur les ondes

Le début des années 80 fut marqué par le phénomène des radios libres. Un véritable foisonnement synonyme d'audace, d'aventure et de non conformisme.

Pascal Perri anime aujourd’hui Perriscope, un débat autour de l’actualité économique sur l’antenne de LCI. L’ancien journaliste clermontois, au début des années 80 a, comme nous tous, effectué un bout de chemin… Après un itinéraire erratique, il a créé le cabinet de conjoncture P&C et écrit divers ouvrages sur les transports ou l’économie. On a pu également l’entendre ces dernières années sur les ondes de RMC Info, où il œuvrait, tantôt en remplacement d’Eric Brunet, tantôt auprès des Grandes Gueules, en milieu de journée.

C’est au micro de Radio Chamalières Locale que Pascal Perri a effectué ses débuts. RCL ? Une « machine » créée  en 1982 pour servir l’élection de Valéry Giscard d’Estaing à la présidence de la Région après son départ de l’Elysée. La municipalité chamaliéroise soutenait activement  le média et Claude Wolff, alors maire, supervisait l’antenne, notamment par le biais de son épouse, auditrice attentive et … intransigeante.

En tournant le bouton

Malgré sa vocation très orientée, la radio bénéficiait d’un bel emballage et s’était dotée d’ une véritable rédaction. Emissions d’informations, émissions sportives ou culturelles alternaient avec les tranches musicales au sein d’une programmation attrayante au point de faire de l’ombre à la radio d’état décentralisée. Comme prévu VGE fut élu et Radio Chamalières disparut sur le champ… Adieu les studios de la rue des Saulées dans un bâtiment qui sert désormais de maison des associations.

En tournant le bouton de son transistor, l’auditeur pouvait rejoindre le 103.5 et pénétrer l’univers de RSDD alias Radio Show Disc Danse, authentique phénomène clermontois. J’y effectuais mes premiers pas dans des locaux situés dans un grenier de la rue d’Alsace, côtoyant sans modération les animatrices « maison » Antenna et Melody sur qui veillait Décibel, le chef d’orchestre à la voix caverneuse. La grande époque vit la radio rejoindre le haut de la rue du Port. C’est là, qu’en 1985, après avoir longtemps animé des retransmissions sportives, je lançais le premier journal d’informations de l’antenne. Le 18.30

Aventures radiophoniques

J’ai adoré la liberté qu’offrait le micro, la spontanéité et la rigueur qu’exigeaient les directs.  Des exercices de haute voltige…Ce fut assurément l’épisode le plus euphorisant de ma carrière de journaliste. Plus tard, le succès de RSDD s’essouffla et la radio locale fut en quelque sorte la victime de son propre succès. Le journaliste de La Montagne Arnaud Vernet me racontait récemment, avec enthousiasme, son propre itinéraire sur une autre antenne, celle de Station MU, où l’on ne s’interdisait rien.  « Une aventure extraordinaire, un peu surréaliste » se souvient-il. Comme RCL ou RSDD, MU ne dura guère que le temps de l’illusion… Pourtant, à l’image des événements de 68 pour la génération précédente,  les années « radios libres » ont profondément marqué ceux qui les ont vécus de l’intérieur. Jusqu’à en cultiver un brin de nostalgie…

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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  • Je fis également mes premiers pas de chroniqueur ittéraire, sur Station Mu avec Arnaud, Laurent Ferrari et les jumeaux Sinturel.

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