Accueil » Edito » Pourquoi faut-il toujours attendre chez le médecin?
Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Pourquoi faut-il toujours attendre chez le médecin?

C’est toujours une corvée. La corvée. Aller chez le médecin ou le dentiste représente un passage obligé en forme de pensum redouté…

Il y a bien entendu l’appréhension. Celle de la mauvaise nouvelle qui va vous arriver de plein fouet. Comme un uppercut ou un crochet cinglant, foudroyant… Ou bien encore la crainte de la roulette pernicieuse, de la piqûre dans les gencives en guise de petite séance de torture. Face à cette imparable épreuve, l’objectif est de se révéler digne, à défaut de demeurer tout à fait stoïque.

Préambule et mise en condition

Mais voilà qu’il faut en rajouter dans le genre masochisme. La séquence-choc est en effet toujours précédée d’un interminable préambule : l’attente qui n’en finit pas dans la salle du même nom. Un moment de solitude extrême, rythmé par la longueur du temps. Mais pourquoi donc les médecins ne sont-ils jamais ponctuels? Pourquoi vous donnent-ils rendez-vous à une heure fixe alors qu’ils savent très bien prendre du retard à chacune de leurs interventions ? Cet exercice fait-il partie d’une stratégie psychologique de mise en condition et de prise inéluctable de pouvoir ? Ils l’auront, de toutes façons, lorsque vous serez allongés devant leurs blouses blanches et leurs instruments inquiétants…

Impatient dans la salle d’attente

Dans la salle d’attente, se perpétue ce face à face avec des gens que vous n’aurez jamais l’occasion de revoir et qui vous dévisagent sans avoir l’air de vous regarder. En douce… Comme s‘ils voulaient deviner la nature du mal qui vous ronge. Plus ou moins important que le leur ? Il y a la pile de journaux, aux pages arrachées, à la couverture fripée et aux informations défraîchies depuis plusieurs saisons. A en croire, le numéro de Gala posée sur la petite table, Johnny est toujours vivant… Voilà au moins une bonne nouvelle. Au mur, quelques posters indiquent les bons usages en matière de dentifrice, la nocivité du tabac ou les gestes à accomplir en cas d’arrêt cardiaque. Rien qui ne soit à même de rassurer ou de divertir … La langue française a bien intégré les différents paramètres de ce fastidieux exercice en qualifiant de « patients » ces malades qui attendent et attendent, encore et toujours, l’inexorable rendez-vous…

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

Commenter

Cliquez ici pour commenter

Sponsorisé

Les infos dans votre boite

Sponsorisé