Mai : la douceur de vivre. Les ponts qui permettent de souffler, de prendre l’air, de s’évader et, en principe, les premiers beaux jours. Mai au balcon ou en terrasse, sinon dans son jardin, en bras de chemise, les pieds en éventail … Sur la Côte d’Azur, c’est l’embouteillage, le grand chassé-croisé entre Ascension et Pentecôte, un goût de mois d’août avant l’heure. Avec toutefois quelques degrés en moins. L’aéroport de Nice bat son plein, d’envols en atterrissages.
La Riviera accueille les bolides du Grand-Prix de Monaco, devant une flotte de yachts qui jouent des coudes dans les eaux saturées du port de plaisance. La course s’ébat bruyamment, au beau milieu des trottoirs et des immeubles de Sainte-Dévote à la Rascasse en passant par Beau Rivage, Mirabeau puis l’épingle du Loews pour rejoindre la traversée du tunnel que les monoplaces avalent goulûment avant de se jeter vers la nouvelle chicane. Le tout sous l’œil fier et princier du successeur de Rainier, le prénommé Albert..
Talons hauts et gros cigares
Tout près de la principauté la plus bétonnée du monde – qui songe désormais à gagner du terrain sur la Méditerranée- les stars du cinéma ont leur festival : le « septième art » en tenue de gala, robe de soirée, smoking, nœud papillon, lunettes de soleil, même en cas d’intempéries. Les belles montent fièrement les marches du Palais sur des talons hauts, au péril de leurs frêles chevilles, devant des photographes prêts à toutes les audaces pour un simple cliché. Quant aux palaces, sur le front de mer, Majestic, Carlton, Martinez, 3.14, Eden Roc, ils regorgent de stars, imprésarios, producteurs, distributeurs et autres m’as-tu-vu, habitués à dégainer leurs gros cigares.
Entre luxe et démagogie
Cannes, évidemment, est le plus chic des festivals, le plus emblématique, le plus médiatique, le plus superficiel et le plus paradoxal, aussi, lorsque survient l’heure d’un palmarès cédant généralement à la démagogie et au politiquement correct. Comme pour se faire pardonner le déploiement de luxe, les fêtes nocturnes à n’en plus finir et les excès en tout genre.
Mais tout ça, bien entendu, c’est du cinéma.
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