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Dupont croque l'or / Une de l'Équipe du 28 juillet 2024
Dupont croque l'or / Une de l'Équipe du 28 juillet 2024
Événement Sports

Plaisirs d’amour…

L’or olympique croqué d’entrée de Jeux par Antoine Dupont et les septistes de l’ovale aura eu un double effet : allumer le feu dans nos cœurs et mettre en veilleuse les élucubrations politiciennes post-électorales.

Quel plaisir, deux semaines durant, de ne pas avoir été pollué du matin au soir par les étalages de mauvaise foi des Pieds Nickelés de la politique. Plaisirs d’amour assurément, partagés avec Léon, Teddy, Cassandre ou Manon…et d’autres, plus anonymes, dans l’ombre des médailles.

Le sourire de Bardet / Photo France TV
Le sourire de Bardet / Photo France TV

En préambule à ce PARIS 2024 sublimé par la ferveur populaire d’une France en mal d’amour, le rendez-vous festif du TOUR nous avait envoyé un petit signe prémonitoire. Pas forcément les bras levés du Slovène supersonique dont on espère ne pas découvrir un jour qu’il carburait à autre chose que les cachous Lajaunie, mais plutôt le sourire de Romain Bardet dans le virage cantalien qui lui est dédié pour l’éternité. Nanti d’un palmarès élogieux ponctué d’un maillot jaune collector, le Brivadois pouvait savourer sa popularité au fil d’une ultime Grande Boucle annonçant la préretraite. Merci Romain !

Connaissez-vous Jean-Claude et Jérôme, deux des nombreux acteurs qui, dans des rôles bien différents, ont vécu les Jeux le sourire aux lèvres ?

Un soldat de l’Armée des ombres

Jean-Claude est l’un de ces 45 000 volontaires dont l’organisation des Jeux Olympiques ne saurait se passer. Certains apparaissant parfois dans la lumière des 1000 caméras qui couvraient l’évènement, d’autres assumant leur bénévolat dans des lieux moins ‘’bling- bling’’.

L'homme au chapeau  / Photo J.C. Tridot
L’homme au chapeau / Photo J.C. Tridot

« Je n’ai pas choisi, c’était là ou rien ! » sourit notre Riomois. Ancien cadreur retraité de l’audio-visuel, il avait postulé au printemps 2023, comme 300 000 autres candidats de 190 pays, pour vivre les Jeux. Après un casting de 90 questions suivi d’une convention à l’Arena de la Défense et d’une formation début juin…il s’est donc retrouvé ‘’équipier transport’’ affecté à l’accueil des accrédités JO à l’aéroport d’Orly. En poste du 17 juillet au 14 août,
Jean-Claude Tridot en a vu défiler des compétiteurs, des officiels et des gens de la presse…à l’arrivée et au départ, « tous appréciant l’organisation parfaite » insiste-t-il.

Avec lui, ils étaient une centaine aux portes de l’aéroport, au service de tout ce beau monde. Charge à eux de se loger, l’organisation ne prenant à son compte que le transport sur place et un repas quotidien en fonction des horaires de service. « Heureusement, j’étais hébergé dans de la famille à Paris et grâce aux JO le Métro est enfin arrivé jusqu’à l’aéroport.»

En service avec une juge américaine de natation artistique  / Photo J.C. Tridot
En service avec une juge américaine de natation artistique / Photo J.C. Tridot

Juste un peu frustré ne n’avoir pas eu l’occasion d’assister ‘’en live’’ aux compétitions, Jean-Claude a pu partager l’ambiance du Club France et se plonger dans la formidable ferveur de la foule des Tuileries autour de la flamme magique. La suite, ce sera fin août dans le décor majestueux des jardins de Versailles pour une immersion sportive au cœur des épreuves hippiques de dressage des Paralympiques. Il sera assistant du service pointage-chronométrage. La conclusion d’une belle aventure au fil de laquelle le sourire ne quittera pas sa moustache.

Jean-Claude tâchera aussi de conserver son chapeau…très convoité parait-il.

La magie de la flamme olympique / Photo J.C. Tridot
La magie de la flamme olympique / Photo J.C. Tridot

Micro, passion et ballon rond

Pas de chapeau pour Jérôme. C’est sous la tenue des officiels techniques internationaux que le speaker du Stade Michelin avait migré jusqu’au Parc des Princes pour retrouver ses premières amours, à savoir le ballon rond. Animateur de profession, l’ex Stéphanois naturalisé Sayatois avait tout naturellement postulé pour donner de la voix dans l’un des stades de foot des JO. « C’est la FIFA qui a fait ses choix parmi des dizaines de CV pour m’affecter au Parc en binôme avec Alex Kirkley, le speaker de Manchester City… j’en suis un peu fier !» Fierté bien légitime pour quelqu’un que le Clermont foot ne trouvait plus à son goût.

Jérôme Gallo, son acolyte Mancunien et toute l’équipe d’animation ont clôturé leur séjour dans l’antre du PSG au terme de la finale des filles ponctuée par la médaille d’or des USA et l’argent du Brésil.

Le Binôme Jérôme et Alex / Photo J. Gallo
Le Binôme Jérôme et Alex / Photo J. Gallo

Au fil de onze matchs disputés sur la pelouse du Parc, ils ont eu la chance de travailler sous la baguette d’un certain ‘’Hollywood’’. « C’est le surnom du producteur australien qui dirige la mise en scène dans les stades pour toutes les grosses compétitions de la FIFA. Résultat… pas une boulette, tout a été au top ! »

L’acoustique magique du stade et l’affluence aidant, le plaisir fut constamment au rendez-vous et en particulier lors de la folle finale France-Espagne. Jérôme avoue avoir vécu les instants les plus forts de sa carrière : « C’est au moment du pénalty de Mateta ramenant les Bleus à 3 partout. Une explosion extraordinaire dans le stade comme je n’en ai jamais connu ! »

Le binôme en action / Photo J. Gallo
Le binôme en action / Photo J. Gallo

Quelle épopée ! Même si l’or échappa finalement à la valeureuse équipe que Thierry Henry avait dû concocter en raclant les fonds de tiroir puisque la Fédération Française, à l’inverse de son homologue espagnole, n’avait pas jugé bon de contraindre les clubs à libérer les joueurs souhaités par le sélectionneur. Le tournoi olympique n’étant pas pris en compte dans les ‘’dates FIFA’’, le foot est l’unique discipline dont toutes les stars ne sont pas
présentes aux Jeux.
Après ces moments de folie et un peu de repos, Jérôme se remettra au galop avec la balle ovale fin août au Super Sevens de Pau et retrouvera le Michelin le 7 septembre pour l’ouverture du TOP14.

N’en déplaise aux brocanteurs des extrêmes, éternels insatisfaits, jeteurs de sorts et affabulateurs, entre l’or du rugby et les larmes d’argent de nos basketteuses, de l’ouverture à la clôture, ces Jeux de Paris conjuguant audace et culture dans des sites chargés d’histoire auront soulevé l’enthousiasme bien au-delà de nos frontières.

Prise de passion amoureuse pour son Marchand de rêve, la France ‘’plaquée or’’ va devoir affronter maintenant d’autres marchands de rêves… Croquignol, Ribouldingue et Filochard sont en embuscade ! Plaisirs d’amour ne durent qu’un moment…

Bouquet final au Stade de France / Image France TV
Bouquet final au Stade de France / Image France TV

À propos de l'auteur

Yves Meunier

Bourbonnais originaire de Gannat où il s’est essayé au rugby sous le maillot de l’ASG pendant une douzaine d’années. Diplômé d’Etudes Supérieures en Sciences Economiques à l’Université de Clermont. Journaliste à France3 Région de 1972 à 2007. Aujourd’hui impliqué avec des amis dans une aventure viticole du côté de Saint-Emilion et toujours en prise avec le sport auvergnat au sein de l’Union des Journalistes de Sports en France.

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