Le pays lapon au nord extrême de la Finlande : des contrées où l’hiver est blanc et où les troupeaux de rennes remplacent nos paisibles vaches et moutons à une encablure du Cercle Polaire. Bien entendu, l’illustre personnage à la barbe blanche- pas une vilaine barbe de trois jours, une vraie- concourt à la renommée de ce coin septentrional d’Europe et il amène son lot de touristes et de retombées sonnantes et trébuchantes. C’est donc naturellement que le vieil homme plein de vigueur et de bonnes intentions se déplacerait en traîneau, tiré par des rennes. Une simple question d’habitude et un choix fort heureusement écologique à l’heure où la planète souffre de réchauffement climatique. Encore qu’à Rovaniemi, sur les berges des rivières Ounasjoki et Kemijoki, les hivers demeurent passablement frais…
Un cousin yankee
Le Père Noël serait donc d’ascendance lapone. Pourtant, d’aucuns, sur un autre continent, revendiquent la paternité de ce bonhomme des neiges. Selon certains, le personnage est de conception américaine et vivrait des jours heureux sous le nom de Santa Claus (un terme qui vient lui-même du Néerlandais Sinterklaas, alias Saint Nicolas). Peut-être s’agit-il au fond d’un cousin américain, voire même d’un frère parti chercher fortune aux USA, à la recherche du « rêve américain ».
Chocolat chaud ou pintes de bière ?
Ou bien peut-être le Père Noël n’existe-t-il pas davantage que le croque-mitaine ou le Père Fouettard, créatures fantastiques et fantasmagoriques échappés de nos littératures enfantines ? De ce qu’il ferait le reste de l’année, on ne sait rien. L’individu est-il veuf ou vieux garçon ? Cultive-t-il un penchant pour quelque mère Noël, toute de rouge vêtue ? Une version « hot » plutôt que hotte… Joue-t-il au curling ou au hockey sur glace ? Boit-il du chocolat chaud ou des pintes de bière ? Pourquoi cet embonpoint qui, naturellement, ne lui facilite pas l’accès aux cheminées ? Autant de questions qui risquent de demeurer longtemps sans réponse… A moins que, cédant aux travers d’une époque sans pudeur, il ne déverse subitement son intimité sur les réseaux sociaux.
Mais, l’essentiel, en fin de compte, est qu’il n’oublie pas mes souliers lorsque le moment sera venu…
(Dessin Jean-Louis Gorce.)
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