L’homme a toujours entretenu une relation ambivalente et ambigüe avec l’ours. Doux compagnon des nuits enfantines, chassé pour sa peau, capturé comme animal de foire, tué par crainte d’un éventuel comportement agressif, mais aussi préservé, réintroduit dans les zones où il avait disparu… la cohabitation entre l’homme et l’ours, à moins que ce ne soit l’inverse, n’a jamais été un long fleuve tranquille. Peut-être est-ce du au fait que les deux espèces possèdent des points communs qui les rendent rivales : la capacité à se tenir debout, le besoin de se mettre à l’abris l’hiver pour échapper au froid, la nécessité de dormir pour reprendre des forces ou encore l’alimentation variée. Pour comprendre qui est le plus mal léché des deux, le Muséum Henri-Lecoq de Clermont accueille jusqu’à l’automne Ours, mythes et réalités, une superbe exposition itinérante conçue par le Muséum de Toulouse.
Immersion dans le monde des ours
L’exposition traite des différentes représentations de l’ours acquises dans la conscience de l’homme au fil des époques et des cultures pleines de comptes et légendes. Elle offre également une immersion dans son environnement naturel et son mode de vie. De très beaux spécimens naturalisés sont présentés mais aussi des crânes d’ours préhistoriques ou de nombreux nounours à faire fondre tous ceux qui ont gardé leur âme d’enfant. Ours, mythes et réalités permet de découvrir, de différentes manières, la diversité d’une espèce vivant essentiellement dans l’hémisphère nord, mais pas seulement, puisque l’ours des cocotiers, le plus petit de tous, vit sous les tropiques. Elle permet également de prendre conscience de la taille réelle de ces animaux que l’on ne croise finalement quasiment jamais, mis à part le Panda qui est en réalité un petit animal.
Et en Auvergne ?
Dans des grottes du Cantal et de la Haute-Loire, des restes d’ours du Paléolithique supérieur ont été trouvés, mais les traces disparaissent par la suite. Cependant des préhistoriens et historiens prétendent que l’animal était présent en Auvergne de l’Antiquité et le Moyen-Âge. Marcellin Boudet, historien auvergnat né au XIXe siècle et mort en 1915, compilât les notes qu’il avait prises sur l’ours durant ses recherches. Il apparaît dans son travail que l’ours était encore présent dans plusieurs secteurs auvergnats entre le XIIe et le XVe. Des noms comme l’Artense, étymologiquement “le pays des ours” et Saint-Ours-les-Roches, ou encore les sceaux de Jean de Berry, duc d’Auvergne et la blason de Ceyrat, attestent d’une présence pas si lointaine en Auvergne.
Ours, mythes et réalités, exposition temporaire jusqu’au 22 septembre 2024 au Muséum Henri-Lecoq, 15 rue Bardoux à Clermont. 04 43 76 25 60 / accueil.museum@clermontmetropole.eu
Un riche programme d’ateliers et de conférences accompagne l’exposition
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