Au milieu de l’offre pléthorique présentée cette saison par La Comédie de Clermont, il est un rendez-vous à ne pas manquer : Orientation transversale de Dimitris Papaioannou. Imprégné des mythes fondateurs, le chorégraphe grec, interroge, à partir de la culture antique et classique, les mutations des temps modernes. De quel héritage bénéficie l’humanité, que va-t-elle transmettre ? Avec force et fragilité, elle tente de poursuivre son chaotique chemin, souvent malmenée, parfois désorientée. Dans un décors dépouillé, l’homme se retrouve face à son inexorable destin symbolisé par une petite porte qui se révèle parfois infranchissable, et déplace inlassablement de gros blocs de pierres, tel Sisyphe, pour tenter de reconstruire ce que l’on imagine être un quotidien sans cesse remis en cause. « À partir de l’histoire initiale de Thésée et du Minotaure, la scène se transforme en un lieu enchanteur, une sorte d’île entourée d’eau dans des lumières flamboyantes qui créent l’illusion et magnifient les corps ». Dimitris Papaioannou qui fut d’abord peintre, prouve une fois de plus avec cette opéra chorégraphique que l’émotion naît de la forme.

Des Beaux-arts à Pina Bausch en passant par les J.O.

Dimitris Papaioannou qui est né à Athènes en 1964 s’est formé aux beaux-arts et appréhende la création par le dessin et l’image. Après avoir obtenu, très tôt, la reconnaissance artistique comme artiste peintre et dessinateur de BD, il a bifurqué vers le spectacle vivant en tant que metteur en scène, chorégraphe, interprète et concepteur de décors, de costumes et d’éclairage. Il a imaginé des premières créations scéniques pour l’Edafos Dance Theatre avec lequel il a travaillé pendant 17 ans jusqu’au début des années 2000, laissant une trace indélébile dans l’histoire de la scène contemporaine grecque. Dès les années 80, Papaioannou a poussé ses recherches vers une hybridation composée de danse expérimentale, théâtre physique, art du mouvement et performances. Sa création repose sur l’identité et l’héritage de la mémoire culturelle occidentale. En 2004 il accède enfin à la renommée internationale en créant la cérémonie d’ouverture de la cérémonie des J.O. d’été d’Athènes. A partir de 2012 et après 10 ans d’absence, il crée de nombreux spectacle dont la marque de fabrique reste l’élimination du superflu. En 2018, il devient le premier artiste à créer une pièce complète pour le Tanztheater Wuppertal Pina Bausch : Since She. 

Orientation transversale : (spectacle contenant des scènes de nudité)
Conception, visualisation et mise en scène Dimitris Papaioannou, création 2021 à l’Onassis Stegi
Musique : Antonio Vivaldi

Jeudi 3 et vendredi 4 mars 2022 à 20h30, samedi 5 mars à 17h00, à la Comédie de Clermont.
Rencontre exceptionnelle avec Dimitris Papaioannou, vendredi 4 mars, à l’issue de la représentation animée par Jean-Charles Vergne, directeur du FRAC, Fonds régional d’Art Contemporain Auvergne.