Le passage du Tour de France, 4 jours durant, dans le Puy-de-Dôme, a donné l’occasion à la presse régionale de découvrir l’envers du décor de la plus grande course cycliste du Monde. 7 Jours à Clermont était invité par Orange Event’s, à découvrir la zone technique, lors de la 10e étape. C’est sur les épaules de ce partenaire technique que repose le succès planétaire de l’épreuve retransmise dans 190 pays mais aussi son bon déroulé au quotidien. À la tête de l’équipe, Henri Terreaux, l’homme qui « connecte le Tour au Monde » sait se transformer en professeur pour parler de l’extraordinaire dispositif mis en œuvre chaque jour durant trois semaines et désormais 4 avec le Tour féminin.
3 camions sur la course
« Nous avons trois camions sur la course » explique Henri Terreaux, directeur de l’entité événementielle du groupe Orange, qui entretien des liens étroits tout au long de l’année avec la Société organisatrice du Tour de France, ASO. « Ces camions desservent toutes les positions des commentateurs, les radios, les TV, la data de la course, le Wi-Fi, et d’autres activités plus originales comme la vidéo surveillance reliée à un PC sécurité à l’arrière de la course, la visio conférence pour les interviews d’après étapes avec les coureurs par les journalistes présents dans la salle de presse (ndlr : 4 km entre la salle de presse et la ligne d’arrivée à Issoire) et tout cela en utilisant une fibre optique de la taille d’un cheveu qui nous offre un gain de 10 Giga ». Les deux autres camions, l’un sur la ligne d’arrivée, l’autre devant la salle de presse qui accueille 350 journalistes de la presse écrite quotidienne, disposent eux aussi de 10 Giga. « Notre pic de consommation monte à 5 Giga mais avec la transformation du métier de journaliste qui utilise de plus en plus de numérique, nous avons un répit de 2 ou 3 ans avant de passer à une capacité supérieure. »
Le dispositif nomade d’Orange
« Sur le Tour, nous sommes 4500 personnes à nous déplacer au quotidien avec les coureurs » reprend Henri Terreaux « Il y a de besoins en logistiques. Il y a des bureaux pour l’hébergement, pour la direction marketing ASO, pour le bureau des commissaires, celui de Christian Prudhomme. Il y a aussi un car reprographies-accréditations qui édite la classement papier pour les journalistes à chaque étape et puis il y a un car médical avec IRM, échographie, radiologie. Nous avons plusieurs façons de desservir nos clients et journalistes sur la zone. Soit on met des routeurs et on a plus qu’à acheminer un câble dans un autre camion. Soit on met des équipements directement dans les camions, dès Bilbao cette année, pour être démontés sur les Champs Elysées. La Magie du Tour c’est qu’on est capable de mettre le dispositif à Issoire, à Rocamadour, village de 300 habitants, (TDF 2022) et de le déplacer dans le centre ville de Bilbao ou sur les Champs Elysées. C’est le même dispositif que l’on déploie au quotidien ».
3 à 4 heures pour tout faire marcher
Cette année sur le Tour, on dénombre 120 cars-régie pour 99 chaines de TV qui commentent en direct, un camion Netflix qui produit une série, 63 chaînes de radio qui commentent également en direct et le principe d’Orange Events est de faire un maillage, comme une toile d’araignée et de réinventer un réseau. Grosso modo, il y a 200 lignes à tirer le matin en moins de trois heures. « Le problème avec le Tour c’est que l’on a jamais de plans arrêtés. À part la ligne d’arrivée, où il y a le protocole avec la remise des maillots, tout bouge en permanence. Il faut imaginer que l’on habite dans un village de 200 personnes, elles déménagent la nuit et on a 3 à 4 heures pour remettre en place les liaisons, les lignes TV, le Wi-Fi. Aujourd’hui à Issoire on a tiré environ 20 km de câble auxquels il faut ajouter ceux des TV. On estime à environ 70 km déroulés pour une étape. » explique Henri Terreaux
Bénéfice non négligeable pour les collectivités
« Christian Prudhomme me fait l’honneur d’être dans la confidentialité des prochains Tours de France et des étapes les plus complexes. Dès que je peux communiquer le parcours à mes collaborateurs, en octobre, nous travaillons sur les 10 km de chaque côté du parcours. Nous regardons si les communes sont fibrées, (cette année l’exercice à porté sur 586 communes), quelle est la couverture indoor au niveau des 3, 4 et 5G et outdoor. En fonction de cela, nous pouvons migrer des relais 3G en 4G, mettre de la capacité supplémentaire. Un exemple, cette année quand nous étions sur le circuit de Nogaro, perdu dans la campagne gersoise avec quelques fermes autour, on a eu 185 000 connexions en une heure, c’est l’équivalent du 14 juillet à Paris. On est sur le troisième événement sportif mondial avec seulement une année pour le préparer. » Ce qui est installé pour le Tour par Orange Event’s reste en place, un bénéfice non négligeable pour les collectivités traversées, qui vient s’ajouter à tout ce que génère l’événement en terme d’image et d’économie directe et indirecte.
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