En ce 25 novembre, les Universités de Clermont et de Strasbourg commémorent le souvenir des victimes, enseignants, étudiants et personnels administratifs, des événements de 1943. Pour comprendre les faits, il faut remonter à l’année 1939.
Suite de la déclaration de guerre, la ville de Strasbourg est déclarée zone militaire par l’État-Major et une partie de la population se voit donc contrainte d’évacuer la ville. L’administration de l’Université est déplacée vers Clermont, suivie par les étudiants et les professeurs. Environ 1200 personnes se replient en Auvergne.
Suite de l’Armistice de juin 1940, les Allemands créent la Reichsuniversität de Strasbourg rappelant professeurs et élèves, mais un certain nombre décide cependant de ne pas reprendre le chemin en direction de l’Alsace redevenue allemande. A partir de 1941, des mouvements de Résistance apparaissent au sein de l’Université de Clermont alimentés par des enseignants et des étudiants de Strasbourg mais aussi de Clermont. En 1942 les mouvements s’unissent au sein du Mouvement unis de la Résistance créé à la suite de l’arrivée de l’occupant dans la zone sud.
Plus de 1000 personnes interpellées
Rapidement, l’Allemagne lance des opérations destinées à bloquer les activités antinazies, et souhaite rapatrier à Strasbourg, 500 Alsaciens considérés comme allemands de souche. En 1943 plusieurs rafles sont organisées. Celle du 25 novembre sera terrible. Plus de 1000 personnes sont interpellées ce jour là et 500 gardées une journée entière. Finalement 130 personnes sont arrêtées pour être déportées. Une trentaine d’entre eux seulement reviendra des camps. Ce 25 novembre toujours, Paul Collomp, professeur, est tué par la Gestapo qui lui reproche de ne pas avoir levé les mains assez vite.
Nous sommes ici pour mourir
Parmi les étudiants arrêtés le 25 novembre 1943, se trouvait Arlette Lévy-Andersen. Rejoignant un père parti clandestinement se réfugier en zone libre, la jeune fille juive de 18 ans, titulaire du baccalauréat, s’inscrivit à l’université de Clermont, pour y suivre des études d’anglais. Elle fut déportée à Auschwitz-Birkenau en janvier 1944 et supporta l’enfer des camps d’extermination « Je ne peux pas vous dire comment j’ai pu réussir à trouver les force pour survivre. Chaque jour était une victoire à remporter sur la mort. Nous espérions tenir bon jusqu’au bout » déclarera-t-elle plusieurs années plus tard.
Thomas Kvist Christiansen journaliste-photographe danois a réalisé en 2017 un documentaire intitulé Arlette, une histoire que nous ne devons jamais oublier. Il a travaillé ces dernières années à la documentation de la vie et de l’histoire d’Arlette Lévy-Andersen, et notamment sur son travail de mémoire durant les 30 ans dernières années pour que le monde sache et n’oublie pas le drame de la Shoah.
-Le film Arlette, une histoire que nous ne devons jamais oublier sera présenté et diffusé à l’occasion de la commémoration du 79e anniversaire de la rafle, ce vendredi 25 novembre 2022, à 14h00 Amphithéâtre Watz, UCA, 34 avenue Carnot à Clermont.
-Une rencontre avec Thomas Kvist Christiansen et Fabrice Boyer suivra la diffusion .
-Le livre Nous sommes ici pour mourir, de Thomas Kvist Christiansen, traduit et édité par Fabrice Boyer, directeur de la bibliothèque du site universitaire Clermont Auvergne reste disponible aux presses Universitaires Blaise Pascal sera vendu sur place.
Voir le programme complet des cérémonies sur le site web de l’UCA
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