26% des Français déclarent avoir déjà renoncé à des soins, faute de moyens financiers. Sur l’ensemble du territoire de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui compte un peu plus de 8 millions d’habitants, on recense pas moins de 300 000 personnes qui n’ont pas de mutuelle santé toujours par manque de moyens.
Face à cette situation et bien que cela ne soit pas dans les attributions d’une région, l’ex-président Laurent Wauquiez a lancé, il y a plus de deux ans, l’ambitieux projet d’une mutuelle régionale, projet devenu réalité depuis le 1er septembre dernier.

Déjà 10 000 demandes en un mois

« Nous avons lancé la communication le 17 octobre et en un mois, on a déjà eu 10 000 demandes de devis » annonce Valérie Lassalle, conseillère régionale déléguée à la mutuelle qui a constaté que la demande était à ce jour plus importante dans les communes rurales. « C’est un sujet très important, d’avoir un meilleur accès aux soins avec les meilleures garanties. Même si cela ne fait pas partie de nos compétences, la Région a souhaité travailler sur ce sujet qui mobilise beaucoup de monde. On organise des réunions publiques qui attirent de nombreuses personnes. Parfois elles n’ont pas de mutuelle, d’autres fois elles en ont une, mais paient très cher et n’ont pas les garanties aux soins escomptés face à leurs cotisations. On souhaite donc redonner à la fois de l’accès aux soins et du pouvoir d’achat ».

Un dispositif clé en main pour une démarche simplifiée

L’État cherchant par tous les moyens à faire des économies y compris dans le domaine de la santé, il se tourne vers les mutuelles pour leur faire supporter des restes à charge plus importants. Cela induit des tarifs de cotisations en hausse qui pèsent de plus en plus sur les budgets des familles. L’idée de la Région a donc été de réunir plusieurs partenaires autour de la table, pour obtenir les meilleurs tarifs et les meilleures prestations en jouant sur l’effet de masse que représente la population Aurhalpine. Cinq mutuelles ont finalement été retenues, Précocia étant partenaire pour le Puy-de-Dôme. « Nous avons travaillé tous ensemble ces deux dernières années pour proposer un dispositif clé en main. L’adhésion est très facile soit avec le numéro de téléphone dédié 04 2800 2800, soit en passant par le site internet de la Région via l’onglet ma mutuelle région. L’adhésion se fait sans questionnaire médical, il y a une aide à la résiliation, il n’y a pas d’augmentation liée à l’âge au delà de 85 ans, on a vraiment un produit adapté aux besoins d’aujourd’hui » précise Valérie Lassalle qui confirme que la Région n’a aucun lien financier avec les 5 opérateurs retenus. Son rôle se limite à communiquer pour valoriser le dispositif qui offre un service primordial dans le domaine de la santé, c’était une priorité de mandat pour les élus régionaux.

Des tarifs contenus pour une couverture étendue

Pour bénéficier de la mutuelle région, seuls quatre pré-requis sont incontournables : Disposer d’un numéro de Sécurité Sociale, résider dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, ne pas avoir de mutuelle ou un contrat individuel depuis moins de 12 mois et ne pas être bénéficiaire de la C2S (ex CMU).
Trois offres de couverture sont proposées quels que soient l’âge et la situation des demandeurs. Elles se nomment Essentielle, Confort et Sérénité.
Sans pouvoir donner de tarif précis sur les prestations (calcul à partir d’une grille des besoins individuels), la Région évoque des gains moyens par comparaison aux tarifs du marché. Ainsi un auto-entrepreneur de 40 ans, peut bénéficier d’un gain moyen de 110 € annuel pour l’offre Essentielle et 200€  pour la Sérénité, un actif de 60 ans, bénéficie d’un gain moyen de 165 €  et 265€ pour ces deux offres quand un retraité de 70 ans bénéficie d’un gain moyen de 200 € annuel pour l’offre Essentielle et 325€ annuel pour la Sérénité. À noter également que deux offres très attractives sont réservées aux étudiants : 20 € avec option RC à 1 € pour la mini, 32 €  pour la maxi.
Si les tarifs se montrent attractifs, ils ne génèrent pas de prestations dégradées pour autant. Les longues négociations ont débouché sur de bonnes couvertures parfois plus larges que celles généralement obtenues. C’est le cas notamment sur les dépassement d’honoraires ou les soins hors 100% santé comme les appareils auditifs, les lentilles, la chirurgie réfractive où les implants dentaires.