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Mona Ha.
Edito

Mourir à 23 ans…

Une jeune étudiante clermontoise est décédée jeudi dernier. Elle souffrait, depuis plusieurs semaines, de problèmes dentaires. Sa disparition brutale soulève un certain nombre de questions…

C’est l’histoire d’un pays entier masqué, polarisé, arque bouté, obnubilé. Un pays face à une épidémie. Confiné puis déconfiné, mais toujours obsédé. Où rien d’autre n’a droit au chapitre. Un pays où l’on applaudit les « soignants », chaque jour, à huit heures du soir… Mais pas les caissières ou les agents d’entretien des rues. Un pays où la santé est désormais érigée comme la priorité absolue. A condition, évidemment, qu’il s’agisse de la fameuse épidémie.

Pas une priorité

Et puis il y a les destins individuels. Comme celui de Mona Ha, une jeune fille de 23 ans. Elle effectuait ses études en Langues Etrangères Appliquées (L.E.A) au sein de l’Université Clermont Auvergne. Pas de chance, elle souffrait des dents depuis plusieurs semaines au beau milieu de l’épisode coronavirus. Sans doute pas le meilleur moment pour se faire convenablement soigner. D’autant que nombre de cabinets dentaires tenaient leurs portes hermétiquement fermées. Cela aurait pu être une simple péripétie dans le parcours de l’étudiante. Un très mauvais moment à passer…

Jeudi matin, le petit ami de Mona l’a retrouvée morte dans son appartement clermontois. Un cauchemar évidemment pour son entourage, sa famille. Et un décès qui soulève des questions. La jeune fille aurait-elle été abandonnée à son triste sort par le personnel médical, tout entier concentré sur la pandémie ? Son père affirme qu’elle avait consulté un dentiste ou plusieurs dentistes, sans obtenir de réponse satisfaisante, puis qu’elle avait été refoulée l’avant-veille de son décès par une grande clinique clermontoise .

Plainte contre X

C’est en ce début de semaine qu’aura lieu l’autopsie de Mona. Elle permettra d’en savoir plus sur les raisons exactes de sa mort. Le père de famille, lui, a décidé de porter plainte contre X pour « homicide involontaire et non-assistance à personne en danger » devant ce qui ressemble fort à une série de bavures médicales.

L’histoire de Mona Ha, qui rêvait de devenir diplomate, est peut-être révélatrice et exemplaire des dégâts collatéraux du Covid-19. Combien la guerre menée contre l’épidémie a-t-elle provoqué de victimes indirectes ? Et si, à porter un masque, les médecins et la société dans son ensemble étaient devenus borgnes ?

 

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

3 Commentaires

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  • Si les cabinets dentaires tenaient leurs portes hermétiquement fermées, c’était suite à la décision du Conseil de l’Ordre et nullement de leur propre gré.
    Si on m’avait laissé le choix et surtout fourni le matériel adéquat, j’aurais continué de travailler avec grand plaisir. Les urgences étaient toutefois assurées. J’ai reçu, le 20 Avril, 29 patients entre 8h00 et 21h30.
    Je tenais à cette précision.

  • bsr, on cherche tjrs un responsable face la tragédie qu’est la perte d’une enfant ! Mona était un ange parmi nous et elle le restera à jamais la haut , ainsi que dans le cœur de ceux qui l’aimaient et qui nt eu la chance de la connaître…toutes mes sincères condoléances à sa famille et ses amis et tous mes vœux de courage à son adorable papa.
    H.B

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