L’album s’ouvre sur le titre Au nord, une férie pop. Tout sauf un hasard puisque, pour les besoins de son premier album solo, intitulé Amazone, la Clermontoise Morgane Imbeaud s’est exilée jusqu’en Norvège, le pays des fjords à l’ouest de la péninsule scandinave. « Je voulais partir seule, moi qui ai longtemps eu peur de la solitude » avoue-t-elle.
Le temps de Cocoon est loin. A trente ans, Morgane a tourné d’autres pages avec Peaks ou Orage. L’heure est peut-être venue de se livrer sans artifice, sans maquillage. « Jusqu’ici, je n’osais pas trop imposer mes idées. Pour cet album, j’ai forcé ma nature, je me suis libérée. Je n’ai plus peur de moi-même ».
Un itinéraire intérieur
En résulte un disque aux sonorités électro-folk, mariant la froideur des machines à la chaleur des cordes, les bandes analogiques aux tonalités électroniques. C’est aussi un itinéraire intérieur au sein duquel l’artiste se met à nu. Et durcit parfois son propos. « Durant la phase d’écriture, je me posais cette question :qu’est-ce qu’être féministe en 2019? S’il est essentiel, ce combat repose pourtant sur une absurdité: le droit des femmes n’est-il pas celui de chaque être humain avant tout? Les femmes ont toujours été rabaissées car elles terrorisent les hommes. Nous sommes obligés de marcher avec notre tête. »
Collaborations
Projet solo, Amazone n’est pourtant pas un album solitaire. Enregistré au studio Black Box, créé par Iain Burgess et Peter Deimel, il recèle en effet deux duos, en compagnie de Marina Hands et Chris Garneau. Et aussi des morceaux qui ont bénéficié de la contribution de Mickaël Furnon et Jean-Louis Murat, sans oublier Renaud Brustlein (H-Burns) à propos duquel Morgane Imbeaud confie « Il m’a aidé à m’assumer, à lâcher prise, notamment sur la voix. » Reste maintenant à découvrir pleinement cet Amazone qui pourrait constituer un nouveau départ pour Morgane Imbeaud.
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