L’histoire de Luxfer à Gerzat est la parfaite illustration des méfaits de la désindustrialisation d’un pays et d’un monde économique qui déraille. Avec le Covid, jamais les bouteilles d’oxygène médical n’ont été aussi indispensables et la dernière entreprise fabriquant des bouteilles haut de gamme en Europe, est fermée depuis 2018, sacrifiée par son propriétaire, au nom de la rentabilité, laissant sur le carreau 136 employés et impactant des dizaines d’emplois indirects. Les anciens salariés sont restés mobilisés épaulés par les institutions qui ont tout mis en œuvre pour trouver une solution de reprise pour cette entreprise au savoir-faire unique.
Europlasma repreneur
Europlasma crée en 1992, oeuvre dans le traitement et la valorisation des déchets dangereux. Spécialiste des technologies de dépollution utilisant la technologie de la torche à plasma, le groupe français créé en 1992 et coté en bourse, est actuellement dans une nouvelle phase de relance avec un plan stratégique dans lequel s’inscrit l’activité de Luxfer. Le Groupe Europlasma a pour projet la production de « corps creux » destinés à différents secteurs dont la santé mais également la valorisation de matières premières issues, en autre, du traitement des déchets de l’industrie de l’aluminium. Les anciens salariés vont cependant devoir être patients, car faute de décision de l’entreprise Luxfer Gas Cylinders relative au site de Gerzat, Europlasma a annoncé le besoin d’installer l’activité dans un nouveau site industriel à Cébazat dont la production devrait démarrer en 2024. Le débuts de travaux de construction sont quant à eux annoncés pour 2023. Sur le volet social, la bonne nouvelle vient des prévisions du groupe qui ambitionne de générer 200 emplois directs d’ici à 2028.
100 millions d’euros et un financement collectif
Sur le projet, Europlasma apportera 25 millions d’euros en fonds propres et 25 millions d’euros en dette privée levée grâce à un partenaire financier confiant dans l’investissement. Les institutions qui se sont fortement mobilisées pour ne pas voir disparaître à jamais l’activité, contribueront elles aussi au financement. L’état apportera 4,5 millions en subvention et prêtera 14,5 millions d’investissement via Le fonds de développement économique et social. La région Auvergne-Rhône-Alpes donnera 3 millions et Clermont Auvergne Métropole s’engage à financer le foncier et la construction du bâtiment pour une somme estimée à 34 Millions d’euros.
Selon les prévisions financières du groupe, la nouvelle usine pourra générer 10 millions d’euros de chiffre d’affaire dès 2025, 50 millions à partir de 2029.
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