L’Université Clermont Auvergne annonce de la stabilité pour la nouvelle année universitaire avec 35 à 36 000 étudiants inscrits ou en cours d’inscription, sur les différents sites de l’UCA, ceux de Clermont mais aussi ceux installés sur le vaste territoire couvert par l’université sur les antennes de Montluçon, Moulins, Vichy, Issoire, Aurillac et le Puy-en-Velay. L’UCA reste dans le top 20 des universités françaises avec 350 formations dans toutes les disciplines. Parmi les nouveautés, on peut citer un double cursus sociologie-philosophie à partir de la licence, une formation professionnalisation en Droit qui permet de former des assistants juridiques, un nouveau parcours en sciences de l’éducation au niveau Master et 5 nouveaux diplômes en santé.

Le Kap, centre de ressources pédagogiques accueille déjà les étudiants

« Ce qui change cette année ce sont de nouvelles conditions de travail avec l’ouverture du Kap (ndlr : learning center), centre de ressources pédagogiques flambant neuf ouvert au cœur du campus de centre ville de Clermont et qui va pouvoir accueillir  jusqu’à 3 000 étudiants par jour » se réjouit Mathias Barnard président de l’UCA. « des ressources pédagogiques et documentaires, diversifiées mais aussi des espaces de travail modulaires qui sont adaptés aux conditions des étudiants d’aujourd’hui. Il y a aussi cette année tout ce qui lié au suivi et à l’accompagnement des projets professionnels, y compris sur les territoires non clermontois où l’on a renforcé l’offre dans les champs de l’activité physique et sportive et de l’activité culturelle. Ce que l’on souhaite, s’est offrir aux étudiants des moyens de réussir et de s’épanouir pleinement sur le plan personnel car on sait qu’un étudiant qui se sent bien est un étudiant qui réussit mieux. L’un des objectifs d’une université c’est d’abord faire en sorte que les étudiants puissent réussir ».

Il n’y a pas que Clermont dans la vie étudiante

« On parle beaucoup de Clermont mais il y a près d’un étudiant sur cinq de l’UCA qui étudie hors de la métropole clermontoise » reprend Mathias Bernard. « Notre objectif est de faire en sorte que ces étudiants qui sont sur les campus territoriaux aient accès à une offre de service, par forcément la même qu’à Clermont, mais au moins qui réponde à leurs besoins. Donc, on a conçu le Kap comme un tête de réseau et déjà cette année, sur le campus de Montluçon et l’an prochain au Puy, on a des espaces de travail renouvelés et une connexion avec les ressources disponibles sur la métropole pour qu’il puissent avoir les même chances de réussite que les étudiants clermontois. Après Montluçon et le Puy on complétera ». L’UCA a travaillé avec les collectivité territoriales pour que la vie des étudiants en dehors de l’université soit suffisamment attractive pour qu’ils puissent s’épanouir et s’enrichir.

L’UCA lance le crédit jours pour arrêts maladie sans justificatif

Un nouveau dispositif est mis en place pour les étudiants qui disposent désormais d’un crédit de 4 jours sur l’année, autorisant une absence pour maladie sans justificatif. « C’est un dispositif que l’on expérimente cette année. On est une des premières universités à le faire » explique le président. « On sait qu’aujourd’hui l’obtention d’un certificat médical est difficile en raison de l’engorgement de la médecine générale ou même parfois de l’absence. On fait confiance à nos étudiants qui remplissent une déclaration sur l’honneur » Dans un dispositif un peu comparable, l’UCA a aussi mis en place un crédit de 10 jours, cumulables aux 4 autres jours, qui vaut autorisation d’absence pour les étudiantes en proie aux troubles menstruels. Il est cependant connecté à un accompagnement par le service santé étudiant car ces troubles doivent être suivis médicalement. Ces 4 et 10 jours correspondent à une demande remontant des étudiantes mais aussi des personnels de santé qui sont souvent débordés et ne peuvent pas accepter de nouveaux patients.

« Les universités seront vraisemblablement amenées à réduire leurs dépenses »

Comme de nombreux opérateurs publiques, l’Université Clermont Auvergne est en attente d’une stabilisation politique et de perspectives financières à la fois pour la fin de l’année 2024 et pour 2025. « C’est la question du déficit publique qui est posée » explique Mathias Bernard « Les universités seront vraisemblablement amenées à réduire leurs dépenses. On a déjà essayé de travailler sur un plan pluriannuel de réduction de coûts et de reports de quelques investissements, avec tout de même la volonté de garder la qualité de l’offre de service ». L’avenir financier n’est pas tout rose pour l’UCA qui présente un budget déficitaire de plusieurs millions d’euros pour un total de 370 millions annuels. Jusqu’à présent, elle avait un fond de roulement suffisant pour combler la différence mais la cagnotte est désormais sérieusement entamée d’autant qu’il a fallu financer le Kap. Comme bien souvent le personnel fera office de variable d’ajustement. Un plan d’économies a déjà conduit au non renouvellement de 30 emplois d’agents et 30 d’enseignants. Actuellement l’UCA emploie 3 500 personnes et prévoit qu’un fonctionnaire sur 5 partant à la retraite, ne sera pas remplacé. Ces chiffres sont à mettre en perspective avec le nombre d’étudiants à accueillir qui présente une tendance à la baisse, comme la démographie. Après un pic à 38 000 étudiants en 2020, les perspectives pour 2034 sont de l’ordre de 30 000. Il conviendra alors d’adapter l’offre de formation avec une baisse des licences au profit des masters.