Oh rêve, doux rêve que j’ai fait, cette nuit, et que l’aube a subtilisé brutalement dans mes draps défaits. Impossible de le retenir, impossible de le préserver, d’en conserver la substance. La réalité a rejailli dans toute son indélicatesse.
Au-delà du raisonnable
La réalité est raisonnable, prosaïque, banale, programmée, logique, fondée, limitée, généralement prévisible. Le rêve, lui, est incertain, propose des rendez-vous éphémères, des retours vers le passé, des rencontres improbables. Des actes sans la moindre conséquence qui, sans doute, en disent long sur nos désirs, nos illusions, nos traumatismes, nos frustrations, nos fantasmes, nos secrets, nos échecs, nos obsessions.
Nouvelle inachevée
Sans conséquence, c’est peut-être là le premier attrait des rêves. Quand tous nos gestes de la vie « réelle » (mais l’on pourrait débattre de la notion de réalité) détermine notre avenir, immédiat ou lointain, dans une imbrication permanente, le rêve, lui, se sauve, il s’évapore, s’échappe pour ne laisser qu’une trace furtive dans nos esprits. Le rêve n’est même pas un livre qui va à son terme, c’est une nouvelle inachevée ou un film de court-métrage dont l’image peut se rompre à tout instant. Nous laissant parfois désemparé ou insatisfait, toujours en proie au quotidien. Le rêve ne tient jamais du hasard mais il n’engage à rien.
Les rêves d’un autre
Ces séquences « incontrôlées » ont toujours le même personnage central, le même « narrateur » incontournable, le même encéphale en réalité : soi-même. Car, contrairement aux romans, on ne peut vivre les rêves des autres sauf à s’emparer de leurs cerveaux.
Rêve ou réalité
Il y a ces moments dont on ne sait plus très bien s’ils sont le fruit de nos rêves ou s’ils correspondent à une réalité passée. Des paysages, par exemple, des lieux récurrents où l’on retourne, des situations qui se reproduisent, des impressions déjà ressenties… Ont-ils existé dans la « vraie » vie ? Sinon pourquoi reviennent-ils nous hanter ?
Au pays des rêves
Ce sera dans quelques heures. De nouveaux rendez-vous, de nouvelles séquences. J’irai refaire un tour au pays des rêves. Si le sommeil m’est donné.
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